dimanche 28 décembre 2008

Myriam Picot, une certaine idée de la justice


C’est une première. C’est une femme qui vient d’être élue pour devenir le prochain bâtonnier de Lyon. Myriam Picot, puisque c’est d’elle dont il s’agit, aura donc la délicate charge de représenter les quelques 2 300 avocats du barreau de Lyon. Spécialiste du droit de la personne, cette avocate de 55 ans, qui exerce à Lyon depuis 1974, est connue pour son intégrité et son attachement à des valeurs humaniste. En caricaturant, on dirait qu’elle porte l’image de l’avocate de la veuve et l’orphelin. C’est d’ailleurs elle qui a fondé la commission du droit des mineurs il y a une quinzaine d’années.

Militante féministe, engagée elle l’est à coup sûr, avec le cœur à gauche, sans ambigüité. Même si son intégrité morale lui interdit toute appartenance à quelque parti que ce soit. Celle qui, au début de sa carrière a plaidé dans les tribunaux pour le groupe libertaire Action Directe, comme elle défend de nombreux antimilitaristes au tribunal des armées, dans le 7e pas si loin de son cabinet (Masanovic Picot Dumoulin Thiebaud Chabanol), n’a jamais caché ses opinions, notamment opposées aux peines planchers, au fichier Edvige ou aux centres de rétention de sûreté, « qui défient toute logique démocratique », selon un entretien accordé à Lyon Capitale.

Avec cette image de personne droite comme la justice, elle devrait se positionner en fédératrice des avocats lyonnais, dont elle sera le porte-voix. Une femme de caractère, de convictions, si bien que le très médiatique avocat de la LICRA Alain Jakubowicz, qui visait le poste, a jugé plus prudent de ne pas même se présenter face à une adversaire de ce calibre.

jeudi 25 décembre 2008

Egouts et eaux usée: un enjeu important

Moins d'un cinquième des ménages ville de Djibouti sont connectés au réseau d'assainissement collectif de l'ONEAD dans les quartiers populaires. Alors que plus de 80% des foyers se servent de latrines individuelles dont les débordements rejettent des eaux usées sur les espaces publics de la capitale.





Des rues commerçantes envahies par des eaux usées stagnantes, des détritus qui jonchent certaines routes, et des Djiboutiens qui restent fatalistes face l'insalubrité. Ils s'en remettent aux pouvoirs publics pour régler le problème.

De tels maux urbains sont anciens, à Djibouti. Et leurs causes, multiples. Naturelles d'abord avec les terrains plats, peu perméables et saturés au niveau de la mer sur lesquels s'étale la ville de Djibouti. Humaines ensuite, car certains encombrent les égouts à ciel ouvert de déchets solides.
Résultat : l'évacuation et le pompage des eaux usées s'en trouvent obstruées. Le phénomène perdure dans l'indifférence générale des usagers.

Mais il existe des raisons structurelles aussi: les dysfonctionnements du système d'assainissement qui prévaut encore dans la capitale. Moins d'un cinquième des ménages des quartiers populaires sont connectés au réseau d'assainissement collectif de l'ONEAD.

Alors que plus de 80% des foyers de ces milieux populaires se servent de latrines individuelles dont les débordements rejettent parfois des eaux usées sur les espaces publics environnants. Plusieurs stations d'épuration des eaux usées du réseau collectif sont même hors d'usage.

Plusieurs projets afin de remédier à ces manques sont en cours:
Le plus immédiat est le recouvrement des redevances de la tarification assainissement auprès de tous les ménages. Ce qui devrait permettre un redressement de la situation compromise de l'assainissement urbain. D'autres chantiers sont en prévision grâce au soutien financier de la Banque Africaine de Développement et de l'Union Européenne.
Il est surtout question d'améliorer le cadre de vie, d'utiliser ces mêmes eaux usées à des fins agricoles, au lieu de les rejeter en mer. Pourvu que l'opérateur national réussisse l'extension de son réseau d'assainissement collectif sur le moyen et long terme.

mercredi 24 décembre 2008

L'Australie fournira des aides financières à l'Ethiopie et au Soudan

Le ministre australien des Affaires étrangères, M. Stephen Smith, a déclaré que son gouvernement fournira 4 millions de dollars australiens (2,7 millions de dollars américains), dans le cadre de programmes humanitaires, à l'Ethiopie et au Soudan pour les aider à lutter contre la crise alimentaire.

Des organisations non gouvernementales australiennes travaillant en Ethiopie, où plus de 12 millions de personnes dépendent des aides alimentaires d'urgence, recevront 1,5 million de dollars australiens (1,02 millions de dollars américains), a fait savoir M. Smith dans un communiqué.

Par ailleurs, l'Australie fournira également 2,5 millions de dollars australiens (1,68 millions de dollars américains) pour appuyer l'action du Programme alimentaire mondial (PAM) au Soudan, action qui, toujours selon le communiqué, vise à répondre à l'une des actions humanitaires les plus urgentes actuellement.

Au Soudan, la région du Darfour, traumatisée par les conflits, la pauvreté et les déplacements causés par la flambée des prix des denrées alimentaires et de l'énergie, est particulièrement affectée par la crise

dimanche 21 décembre 2008

La population atteint 73,9 millions


L'Ethiopie, le deuxième pays le plus peuplé en Afrique, a vu sa population s'élever à 73,9 millions d'habitants, selon les résultats du dernier recensement national rendus publics jeudi.

Près de 12 millions d'Ethiopiens vivent en ville alors que la population rurale atteint 62 millions, indique le rapport du troisième recensement effectué il y a un an.

Le rapport vient d'être soumis à la Chambre des représentants du peuple (chambre basse).

En 1984 où le premier recensement était fait en Ethiopie, la population était de 42,6 millions d'habitants. Le chiffre était passé à 53,5 millions lors du deuxième recensement de 1994.

Les autorités éthiopiennes considèrent la croissance rapide de la population comme un défi majeur pour le développement du pays, craignant que cela n'entrave les efforts pour éradiquer la pauvreté.

lundi 15 décembre 2008

L'ambassadrice d'Obama à l'ONU


Susan Rice, choisie lundi pour devenir la future ambassadrice des Etats-Unis aux Nations Unies de l'administration Obama, est une diplomate de haut vol, bardée de diplômes et connue pour son franc-parler.
Diplômée de l'Université de Stanford et titulaire d'un doctorat de la prestigieuse université d'Oxford, Susan Rice, une Noire de 44 ans sans lien de parenté avec la secrétaire d'Etat Condoleezza Rice, a été membre du Conseil de sécurité nationale et sous-secrétaire d'Etat adjointe aux Affaires africaines sous l'administration Clinton.

Au cours de la campagne présidentielle américaine, elle a été l'un des principaux conseillers de M. Obama sur les questions de politique étrangère.

Elle avait rejoint M. Obama alors que ses liens avec l'ancienne administration Clinton la destinait davantage à figurer aux côtés d'Hillary Clinton, y compris sur un éventuel ticket présidentiel.

Haut diplomate en Afrique lors des attentats à la bombe contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie en 1998, elle a l'expérience des dossiers de terrorisme et d'Al-Qaïda.

Le choix comme ambassadrice à l'ONU de Mme Rice, connue pour son franc-parler, à l'instar de son mentor Madeleine Albright, ancienne secrétaire d'Etat de Bill Clinton, pourrait suggérer que la future administration entend instaurer un dialogue de fermeté avec l'ONU.

Mme Rice avait émis de sérieuses critiques sur les positions de George W. Bush sur le Darfour.

Mais elle pourrait toutefois se heurter aux critiques de parlementaires américains craignant qu'elle n'incarne la poursuite de la politique américaine de l'ex-président Clinton après le génocide au Rwanda en 1994, quand les Etats-Unis étaient restés en retrait. Elle assure toutefois que cette expérience l'a rendue plus à même d'affronter les situations de crise.

Mme Rice est titulaire du prix Samuel Nelson du Conseil de sécurité nationale notamment pour ses actions en faveur de la paix dans le monde et pour la coopération pacifique entre les pays.

mercredi 10 décembre 2008

Stéphane Hessel, l'infatigable survivant


Stéphane Hessel était un tout jeune diplomate en décembre 1948. Il se souvient «d'un moment de tension et de suspense total» lors du vote de la Déclaration universelle des droits de l'homme. : Daniel Fouray.

Il fut l'une des chevilles ouvrières de la Déclaration universelledes droits de l'homme, adoptée à Paris il y a 60 ans. Événement chargé d'espoir au lendemain du nazisme. À 91 ans, bon pied, bon oeil, Stéphane Hesselen est le dernier témoin vivant, toujours sur la brèche. Une vie extraordinaire.
Palais de Chaillot, 10 décembre 1948. Il est là tout jeune diplomate, pionnier de l'Onu. Il a failli être exterminé dans le camp de Dora. Il a 31 ans. Stéphane Hessel se souvient « d'un moment de tension et de suspense total ». Un pays, sur les 56 que comptent alors les jeunes Nations unies, va-t-il oser dire non aux droits fondamentaux ? Faire tout capoter. L'URSS de Staline ? L'Arabie Saoudite, guère friande de l'égalité entre hommes et femmes ? « Il fallait concilier tout le monde mais ne rien céder sur l'essentiel. »

Vote final : 48 voix pour et 8 abstentions. Pas une voix contre. Moment magique. « La pression de l'Histoire était très forte. Celui qui aurait eu le triste courage de voter contre aurait été mis au ban des nations. » Il est de toutes les négociations. 83 réunions préparatoires. Il dirige le cabinet du secrétaire général adjoint de l'Onu. Il est l'ami de l'éminent juriste et homme politique René Cassin. Mais pas le co-rédacteur de la déclaration. « Ce serait un gros mensonge de le prétendre. Cette déclaration universelle, on la doit aux talents de René Cassin et d'Eleanor Roosevelt, l'épouse du président américain. »

Dans son appartement parisien qui a l'air plus vieux que son occupant, le téléphone sonne sans cesse. Appels du monde entier. D'une imperturbable courtoisie, Hessel répond de sa voix mélodieuse, ronde et syncopée. La voix incarnée du diplomate. Il manie aussi bien le français que l'allemand ou l'anglais. Il est trilingue.

« C'est un homme fascinant », dit de lui Jean-Michel Helvig qui a publié « Citoyen sans frontières », une longue conversation avec Hessel. Fascinant non parce qu'il a survécu, mais parce qu'il semble avoir été toujours là où il fallait être. À Londres avec De Gaulle. Aux côtés de Cassin. Près de Mendès-France, le décolonisateur. Il est tiers-mondiste, écologiste avant l'heure, défenseur des sans-papiers, médiateur entre Israël et la Palestine...

Ma vie ? « Une histoire à dormir debout. » Et il enchaîne, d'un ton détaché, le récit de sa naissance en 1917 à Berlin, « petit Allemand » qui s'installe à Paris en 1924 « et devient un petit Français comme les autres ». Naturalisation en 1937. Arrive la guerre. Prisonnier en Sarre, il se fait la belle. « Un prisonnier est fait pour s'évader. »

Son compagnon de cavale, Pierre Senonge, un Breton, lui parle de l'appel du 18 juin d'un certain général de Gaulle. Il rejoint Londres et les services de contre-espionnage. En mission en France, il est arrêté par la Gestapo, le 10 juillet 1944. Déporté à Buchenwald, condamné à mort, il est sauvé par un changement d'identité. « J'ai pris celle d'un jeune Français mort du typhus, Michel Boitel ». Évasion. Nouvelle arrestation. Direction Dora, le camp d'extermination, où les évadés sont généralement pendus. Nouvelle évasion, d'un train cette fois.

Stéphane Hessel est un survivant. « Et comme tous les rescapés de ces camps, je ressens un sentiment absolu de responsabilité envers ceux qui y ont laissé leur peau. »

En 1937, à l'École nationale supérieure, à l'image d'un Sartre, il s'imaginait en professeur de philosophie, écrivain peut-être comme son père, Franz. « La guerre en a décidé autrement. À la Libération, je n'ai qu'une volonté, m'occuper de relations internationales. » Il est reçu au concours du Quai d'Orsay, le 15 octobre 1945, et affecté à New-York aux Nations unies, définitivement enrôlé dans les « fantassins des droits de l'homme » chers à Cassin.

Lucide sur les petits pas accomplis, les échecs subis, il est resté fidèle à sa vocation de médiateur. Un héritage de son enfance mi-allemande mi-française ? « Peut-être. En tout cas, c'est ce rôle de conciliateur entre pays et parties opposés qui m'a donné le plus de plaisir dans ma carrière. » Et médiateur, il l'est encore aujourd'hui dans l'affaire Chalit, ce jeune soldat franco-israélien détenu par le Hamas.

Il a suivi de très près la création d'Israël en 1948. « Je m'en suis réjoui ». Il est lui-même moitié juif par son père et moitié protestant par sa mère, Helen Gründ, forte personnalité qui a inspiré le personnage de Jeanne Moreau, dans « Jules et Jim » de Truffaut. Mais il n'a jamais été formé au judaïsme. « Je suis agnostique. » Aujourd'hui, ce pays le désespère. « Il ne respecte pas les droits des Palestiniens. » Quel gâchis !, murmure Hessel. « Je me dis que je quitterai cette Terre sans que le problème avec la Palestine soit résolu. »

Enfant, il n'aimait pas son prénom, Stéphane. Il préférait se faire appeler « Kadi ». « Sans doute la sonorité me plaisait-elle. » Une vieille cousine le surnomme encore ainsi. « Bien plus tard, j'ai su que Kadi signifiait arbitre en arabe. J'avais du nez, n'est-ce pas ! » Dernière singularité : la poésie est son élixir de jeunesse, « ma cabane ». Il connaît par coeur 88 poèmes. Poèmes en trois tiers parfaits : français, anglais, allemand.

Le téléphone sonne à nouveau. Fin des confidences. Un ami allemand souhaite le rencontrer. On s'arrache Stéphane Hessel. Son agenda est noir de rendez-vous.

mercredi 3 décembre 2008

Conférence-débat à Lyon : « Aimé Césaire, l'universalité d'une oeuvre ».


Projection du documentaire « Aimé Césaire une parole pour le 21e siècle » d'Euzhan Palcy et Annick Thebia-Melsan
- Conférence : « Aimé Césaire, l'universalité d'une oeuvre ».
Intervenants : Annick Thebia-Melsan (Fonctionnaire internationale, écrivain et réalisatrice) - René Hénane ( Lyonnais, ancien fonctionnaire, écrivain, ami de Césaire).
- Pot de l'amitié


Jeudi 4 décembre, 19h-22h
Mairie du 3e, Salle des mariages, 215 rue Duguesclin, 69003

mardi 2 décembre 2008

L'Union africaine demande à l'ONU de déployer des troupes


Le Groupe des sages de l'Union Africaine (UA), composé d'éminentes personnalités africaines, a demandé samedi à l'ONU de déployer en Somalie "sans délai une force internationale de stabilisation", suite au retrait annoncé des troupes éthiopiennes de ce pays fin 2008.

"Le Groupe a été informé de la décision du gouvernement éthiopien de retirer ses forces de la Somalie, et ce dans le cadre de la mise en oeuvre de l’Accord de Djibouti du 19 août 2008", indique dans un communiqué le Groupe des sages de l'UA, une institution du département Paix et sécurité de l'UA.

"Dans ce contexte, et afin d’éviter un vide sécuritaire qui compliquerait davantage la situation sur le terrain et compromettrait gravement les efforts visant à promouvoir une paix et une réconciliation durables, le Groupe a instamment demandé au Conseil de sécurité des Nations unies d’assumer pleinement ses responsabilités, en particulier en autorisant sans autre délai la mise en place d’une force internationale de stabilisation", poursuit le communiqué.

L'Ethiopie a annoncé à l'UA et à l'ONU que ses troupes seraient complètement retirées de Somalie "d'ici la fin de l'année", dans un courrier adressé à ces deux organisations le 25 novembre, a indiqué vendredi le ministère éthiopien des Affaires étrangères.

lundi 1 décembre 2008

L'après-Kyoto en discussion à Poznan




POZNAN, Pologne, 1er décembre Une nouvelle
séance de pourparlers de l'Onu sur les changements climatiques
s'ouvre lundi en Pologne, entre craintes liées à la crise
économique et espoirs d'une plus grande implication des
Etats-Unis sous la présidence à venir de Barack Obama.


Quelque 10.600 délégués de 186 gouvernements, entreprises et
ONG sont attendus à Poznan pour une réunion qui doit durer
jusqu'au 12 décembre. Cet événement marque la moitié du
processus de deux ans qui doit mettre en place fin 2009 à
Copenhague un nouveau traité climatique remplaçant le protocole
de Kyoto.


Atteindre un accord en un an alors que le monde entier est
en proie à la pire crise financière depuis la Grande Dépression
sera "un défi incroyable", a reconnu Yvo de Boer, secrétaire
exécutif de la Convention-cadre de l'Onu sur les changements
climatiques.


Revenir au niveau de 1990, d'ici à 2020

Ce dernier s'est réjouit qu'Obama ait affirmé vouloir
ramener les émissions américaines de gaz à effet de serre à leur
niveau de 1990 d'ici 2020, un objectif qu'il estime "ambitieux",
notamment en raison de l'accroissement de la population des
Etats-Unis.



Les émissions américaines sont aujourd'hui 14% plus élevées
qu'en 1990. L'administration américaine sortante prévoit qu'elle
ne culmineront pas avant 2025.


"Je m'attends à ce que le sénateur Obama fasse ce qu'il a
prévu: faire preuve de leadership au niveau national", a ajouté
de Boer.


Le ralentissement économique apporte l'occasion d'une
refonte de l'économie mondiale, a-t-il ajouté, tout en mettant
en garde contre la tentation de faire des choix "sales et bon
marché" en investissant dans la construction de centrales
électriques au charbon.

vendredi 28 novembre 2008

L'Éthiopie prévoit le retrait de ses troupes "d'ici la fin de l'année


L'Ethiopie a annoncé à l'Union africaine (UA) et à l'ONU que ses troupes seraient complètement retirées de Somalie "d'ici la fin de l'année", plaçant la force de paix africaine sur place dans une situation difficile face aux extrémistes islamistes.

"Dans une lettre envoyée le 25 novembre au président de la Commission de l'UA, Jean Ping et au secrétaire général de l'Onu, Ban ki-Moon, (...) le ministre des Affaires étrangères Seyoum Mesfin a affirmé que l'Ethiopie avait décidé de se retirer d'ici la fin de l'année", a déclaré vendredi à l'AFP le porte-parole du ministère des Affaires étrangères éthiopien, Wahide Belay.

"Il est inapproprié pour l'Ethiopie de maintenir ses troupes en Somalie. Nous avons fait notre travail et en sommes fiers, mais les attentes que nous avions placées dans la communauté internationale ont été déçues", a-t-il expliqué.

"Cela dit nous avons l'intention de nous retirer de manière responsable", a-t-il indiqué, "nous avons la conviction qu'il ne doit pas y avoir de vide".

Le corps expéditionnaire éthiopien en Somalie, estimé à plus de 3.000 hommes, sert de force de protection de la mission de paix de l'UA (Amisom) déployée à Mogadiscio.

Selon un accord signé fin octobre à Djibouti entre le gouvernement somalien de transition et son opposition, dominée par les islamistes modérés, les troupes éthiopiennes déployées en Somalie devaient se retirer de certaines parties des villes de Beledweyne (centre) et de Mogadiscio avant le 21 novembre et de tout le pays d'ici début 2009.

Il a commencé à être appliqué dès le 17 novembre, mais a été catégoriquement rejeté par les Shebab, des combattants islamistes extrémistes qui mènent des attaques meurtrières quasi-quotidiennes.

Le dirigeant islamiste somalien Sheikh Hassan Dahir Aweys s'est montré sceptique vendredi face à l'annonce d'Addis Abeba.

Il a aussi confirmé les craintes de l'UA: "il n'y a pas de différence entre les troupes éthiopiennes et l'Amisom, les deux tuent des femmes et des enfants, et ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes".

Le représentant spécial de M. Ban pour la Somalie, Ahmedou Ould Abdallah, a quant à lui estimé que "ce qui nous intéresse tous, c'est la stabilité en Somalie. Il faut donc que les membres permanents du Conseil de Sécurité, que l'UA et l'Union Européenne (UE) discutent sans délai avec l'Ethiopie de ce retrait (...), à comprendre (sa) position et à (lui) donner tous les appuis nécessaires pour éviter un vide sécuritaire", a-t-il précisé à l'AFP depuis Bruxelles.

M. Ould Abdallah a rappelé que "le Conseil de sécurité de l'Onu et l'UA ont approuvé l'intervention éthiopienne en Somalie, mais qu'ont reçu les Ethiopiens en terme d'appui matériel ou financier?", a-t-il demandé.

"Ma seconde réaction c'est de dire aux Somaliens qu'avec cette annonce du retrait des troupes éthiopiennes, ils n'ont plus de raisons de se battre entre eux (...) plus de prétexte et ils doivent faire preuve de maturité et s'entendre", a souligné le diplomate mauritanien.

Enfin M. Ould Abdallah a annoncé qu'il avait rencontré "à Bruxelles Javier Solana (le diplomate en chef de l'UE) pour évoquer cette question, et il s'est dit préoccupé".

Interrogé jeudi sur un possible retrait éthiopien de Somalie, Jean Ping, avait lui estimé qu'il s'agissait "d'un scénario possible, un scénario catastrophe..."

"Les Ethiopiens envisagent de se retirer purement et simplement, et nous savons que certaines troupes africaines dans ces conditions menacent, elles aussi, de se retirer. Mais ce n'est pas le seul scénario", avait-il déclaré évoquant la possibilité d'un stationnement des éthiopiens de leur côté de la frontière somalienne.

L'Amisom comprend des contingents burundais et ougandais pour un effectif total de 3.400 hommes, mal équipés et présents seulement dans la capitale Mogadiscio depuis mars 2007.

L'armée éthiopienne était intervenue en Somalie officiellement fin 2006. Le régime d'Addis Abeba avait alors argué que les islamistes, qui contrôlaient une partie de la Somalie, représentaient une menace pour

Le Cabinet




Hillary Clinton



Pressentie comme Secrétaire d’Etat
CV : 61 ans, sénatrice de New York depuis 2001, ancienne Première Dame (1992-2000).
Atouts : elle a voyagé dans le monde entier et maîtrise parfaitement les dossiers internationaux. Elle partage avec Barack Obama la volonté de restaurer l’image des Etats-Unis dans le monde. Sa nomination permettrait de tourner définitivement la page des primaires démocrates très disputées.
Faiblesses : elle a longtemps accusé Barack Obama de naïveté en politique étrangère. Elle est moins catégorique que le président élu sur la nécessité d’un retrait rapide d’Irak. Possible conflit d’intérêt en raison des donations de dirigeants étrangers à la Fondation de son mari. Ancienne candidate à la présidence, Hillary Clinton acceptera-t-elle de jouer les seconds rôles ?




Tim Geithner.
Nommé secrétaire au Trésor
CV : 47 ans, président de la Réserve fédérale de New York, ancien secrétaire adjoint au Trésor chargé des affaires internationales (1999-2001).
Atouts : Il est, avec l’actuel secrétaire au Trésor Henry Paulson, l’un des architectes du plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars, dont il devra assurer la mise en œuvre s’il est confirmé. Il a passé toute sa carrière à gérer des crises financières. Il rassure Wall Street. Démocrate modéré, pragmatique, il est également apprécié des républicains. Expert reconnu, il n’a jamais travaillé pour un établissement financier de Wall Street, ce qui lui donne un avantage pour promouvoir une meilleure régulation du système financier voulue par Barack Obama.
Faiblesses : Peu connu en dehors du monde de la finance. Il incarne la continuité, ce qui risque de lui aliéner une partie de l’électorat de Barack Obama, avide de changement. Il devra séduire un Congrès particulièrement sceptique sur le plan de sauvetage des banques.












Robert Gates.

Pressenti pour rester secrétaire à la Défense
CV : 65 ans, secrétaire à la Défense depuis 2006, ancien directeur de la CIA.
Atouts : depuis deux ans, il incarne la nouvelle politique américaine en Irak, après l’approche belliqueuse de son prédécesseur Donald Rumsfeld. Robert Gates peut se prévaloir d’une amélioration relative de la sécurité dans le pays. S’il décide de le garder à son poste, Barack Obama confirmerait sa volonté d’une transition « en douceur ».
Faiblesses : nommé par George Bush, on le voit difficilement mener à terme le retrait américain d’Irak, promis par le président élu. S’il est confirmé, il est peu probable qu’il reste en poste pendant toute la durée du mandat de Barack Obama.





Tom Daschle.

Pressenti comme secrétaire à la Santé
CV : 60 ans, ancien sénateur du Dakota du Sud, numéro un des démocrates au Sénat de 1994 à 2004.
Atouts : fait partie du premier cercle du président élu, dont il est considéré comme l’un des mentors. Il a été l’un des premiers à l’encourager à se lancer dans la course à la Maison Blanche. Spécialiste de la couverture maladie, priorité de Barack Obama, dont il devra mettre en œuvre la promesse électorale d’un meilleur accès aux soins, dans un pays où près d’une personne sur six n’a pas d’assurance santé.
Faiblesses : parlementaire pendant 26 ans, jusqu’à sa défaite électorale de 2004, il incarne mal le changement. Risque de conflit d’intérêt avec ses fonctions, depuis 2004, de conseiller pour une société de lobbying dans le secteur de la santé.






Eric Holder.


Pressenti comme ministre de la Justice
CV : 57 ans, ancien procureur, ancien numéro 2 du département de la justice dans l’administration Clinton. Fils d’immigrants venus de la Barbade.
Atouts : proche de Barack Obama, Eric Holder a fait partie du comité de sélection du candidat à la vice-présidence. Si sa nomination est confirmée, ce croisé anti-corruption serait le premier Afro-Américain à diriger le ministère de la Justice. Il devra restaurer l’image d’un département terni par la présidence Bush et devra notamment gérer la fermeture de Guantanamo.
Faiblesses : vétéran de l’ère Clinton, on lui reproche notamment son rôle dans la grâce controversée accordée en fin de mandat par l’ancien président à Marc Rich, riche courtier et généreux donateur du parti démocrate, accusé d’évasion fiscale.



Janet Napolitano.


Pressentie comme secrétaire à la Sécurité intérieure
CV : 51 ans, gouverneure de l’Arizona depuis 2002.
Atouts : soutien de la première heure de Barack Obama. Elle est réputée pragmatique et adepte de l’approche bipartisane. A la tête d’un Etat frontalier avec le Mexique, elle maîtrise le dossier de l’immigration clandestine, dont elle héritera si sa nomination est confirmée.
Faiblesses : ses adversaires républicains de l’Arizona l’accusent d’être une girouette qui tourne avec le vent.




Bill Richardson.



Pressenti comme Secrétaire au Commerce
CV : 61 ans, gouverneur du Nouveau Mexique depuis 2002, ancien secrétaire à l’Energie, ancien ambassadeur à l’ONU sous l’administration Clinton.
Atouts : Très courtisé par Hillary Clinton, Il a soutenu Barack Obama, après son retrait des primaires démocrates. Il espérait être nommé secrétaire d’Etat. D’origine hispanique, sa nomination serait un geste en direction de la communauté latino, qui a été déterminante dans la victoire de Barack Obama.
Faiblesses : Il a critiqué récemment l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qu’il avait pourtant approuvé lors de sa signature sous l’administration Clinton.


La garde rapprochée à la Maison Blanche




Emanuel Rahm.

Nommé Secrétaire général de la Maison Blanche, un poste clé aux Etats-Unis, l’équivalent d’un premier ministre de l’ombre.
CV : 49 ans, représentant de l’Illinois depuis 2003, ancien banquier, ancien conseiller du président Bill Clinton.
Atouts : proche de Barack Obama, « filière Chicago ». Resté neutre pendant les primaires démocrates, il est aussi à l’aise avec le président élu qu’avec le clan Clinton. Il maîtrise les rouages du Congrès aussi bien que ceux de la Maison Blanche.
Faiblesses : les républicains lui reprochent une approche partisane, qui tranche avec le slogan du changement promu par Barack Obama. Rahm Emanuel a soutenu la guerre en Irak. Il incarne la continuité avec l’ère Clinton.











David Axelrod.
Nommé conseiller à la Maison Blanche
CV : 55 ans, consultant politique, stratège en chef de la campagne Obama.
Atouts : présenté comme l’architecte de la victoire de Barack Obama, dont il a défini l’image et le message. Il fait partie du premier cercle du président élu, « filière Chicago ».
Faiblesses : très politique, on le surnomme déjà «le Karl Rove d’Obama ».










Valerie Jarett.


Nommée conseillère à la Maison Blanche
CV : 52 ans, avocate, experte des questions immobilières, ancienne collaboratrice de Richard Daley, maire de Chicago. Son arrière grand-père a été le premier Afro-Américain diplômé du prestigieux MIT (Massachussets Institute of Technology). Née à Shiraz (Iran).
Atouts : intime de longue date du couple Obama, « filière Chicago ». Familière des questions locales, elle sera chargée à la Maison Blanche des relations avec les Etats et les municipalités.
Faiblesses : elle n’a jamais eu de responsabilités nationales.











Robert Gibbs

Nommé porte-parole de la Maison Blanche
CV : 37 ans, porte-parole de Barack Obama depuis son entrée au Sénat en 2004. Ancien attaché de presse de John Kerry
Atouts : Très proche du président élu. Familier des rouages de Washington. « Press Secretary », il sera le visage et la voix du futur Président, par le biais des deux points de presse quotidiens organisés à la Maison Blanche.
Faiblesses : Réputé pour son caractère volcanique.


James Jones
Pressenti comme conseiller à la sécurité nationale
CV : 64 ans, ancien général du corps des "marines", ancien commandant de l’OTAN.
Atouts : Ancien militaire respecté à droite comme à gauche. Très critique sur la gestion de la guerre en Irak par l’administration Bush, qu’il a qualifiée de « débâcle », il a aussi tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation en Afghanistan. A la tête du conseil de sécurité nationale, installé à la Maison Blanche, il aurait en charge la coordination de la diplomatie et des affaires militaires.
Faiblesses : Pas d’expérience politique.


















Larry Summers.
( Photo : Kevin Lamarque / Reuters )
Larry Summers

Nommé directeur du Conseil économique national
CV : 54 ans, professeur d’économie, ancien secrétaire au Trésor (1999-2001), ancien président de Harvard, ancien économiste en chef à la Banque mondiale.
Atouts : Expert reconnu de la finance mondiale. On le donnait favori pour revenir au Trésor. C’est Tim Geithner, dont il a été le mentor sous l’administration Clinton, qui est désormais pressenti. La direction du conseil économique national est un poste clé de coordination des politiques économiques.
Faiblesses : l’aile gauche du parti démocrate lui reproche d’avoir accompagné la dérégulation du secteur financier à la fin des années 90. Il a dû démissionner de la présidence de la prestigieuse université de Harvard après des propos controversés sur « le manque d’aptitude intrinsèque » des femmes en sciences.

mardi 25 novembre 2008

Le Parti socialiste tranche en faveur de Martine Aubry


La maire de Lille l'a finalement emporté sur sa rivale Ségolène Roya par 102 voix. Le Conseil national du Parti socialiste a confirmé le résultat annoncé mardi soir par la commission de récolement du Parti socialiste.




Martine Aubry a été élue premier secrétaire du Parti Socialiste avec 67.451 voix contre 67.349 à Ségolène Royal, soit 102 voix de différence, a annoncé mardi Kader Arif, rapporteur de la commission chargée de statuer sur ce scrutin contesté.

Ce résultat officiel doit encore être avalisé par le Conseil national du parti, devant lequel il a été présenté.

M. Arif a souligné que ce résultat avait été adopté "sans consensus", par la "commission de récolement", qui a étudié depuis lundi les contestations soulevées par les deux camps après le scrutin du 21 novembre.

Immédiatement après cette annonce, David Assouline, un des proches de Ségolène Royal et membre de la "commission de récolement", a une fois de plus réclamé un nouveau scrutin.

dimanche 23 novembre 2008

Obama:Les meilleurs et les plus intelligents


Les meilleurs et les plus intelligents”: c’était le surnom donné à l’équipe de John Kennedy à la Maison Blanche. Le jeune président avait voulu rassembler autour de lui les plus qualifiés, les plus diplômés, les plus doués.

Son administration fut trop brève – les fameux 1000 jours – pour que l’on puisse vraiment juger du résultat. Il y eut le fiasco de la Baie des Cochons, une gestion très habile de la crise des missiles soviétiques à Cuba, des avancées sur les droits civiques, un doigt – mais pas plus – dans l’engrenage vietnamien…

L’équipe que Barack Obama est en train de construire – ministres, mais aussi garde rapprochée à la Maison Blanche – évoque irrésistiblement les mêmes qualificatifs : the Best and the Brightest. Les diplômés des grandes universités de la côte Est y seront largement représentés, à commencer par le Président (Columbia et Harvard) et son épouse Michelle (Princeton et Harvard).

Outre les diplômes, le président élu apprécie visiblement l’expérience, et une pratique aguerrie de la politique, des négociations, et des rapports de force. Lui-même relativement nouveau venu à Washington, il ne cultive pas l’illusion que s’entourer d’outsiders (comme le fit Jimmy Carter, et dans une certaine mesure, Bill Clinton en 1993) soit le meilleur moyen de maîtriser les complexes rouages du pouvoir.


Enfin, Obama, visiblement, ne craint pas de recruter de fortes personnalités, qui, on peut s'y attendre, n’hésiteront pas à exprimer leurs points de vue, fussent-ils différents de ceux du président. Je pense à Rahm Emmanuel (chef de cabinet), Robert Gibbs (porte-parole), Phil Schiliro (chargé des relations avec le Congrès)… Sans compter, évidemment, le cabinet décrit par François dans son dernier post.


Obama a la réputation de ne pas tolérer les batailles d’egos, les guerres intestines et les psychodrames. Mais à l’évidence, il a suffisamment d’assurance et de confiance en soi pour ne pas se sentir fragilisé par de fortes têtes, réputées pour leur brio intellectuel et leur ascendant sur leurs équipes. Les intellectuels ne lui faont pas peur, et le président semble disposé à encourager le débat, et à écouter des avis critiques et divergents – toutes choses qui avaient tragiquement manqué à l’administration précédente…

Nicole Bacharan

jeudi 20 novembre 2008

l'Académie française : Madame Simone Veil


L'ancienne ministre et présidente du Parlement européen Simone Veil sera jeudi la candidate vedette de l'élection à l'Académie française qui doit permettre de trouver un successeur à l'ancien Premier ministre Pierre Messmer, décédé le 29 août 2007.

C'est la première fois que Mme Veil, 81 ans, dont le nom circulait depuis plusieurs mois pour siéger sous la Coupole, est candidate à l'Académie.

Entrée en politique en 1974 comme ministre de la Santé dans le gouvernement de Jacques Chirac, elle s'est notamment illustrée en faisant voter en 1975 la loi qui porte son nom légalisant l'interruption volontaire de grossesse (IVG).

Née le 13 juillet 1927 à Nice, Simone Veil est victime des lois anti-juives durant l'Occupation et déportée à Auschwitz en 1944 avec sa famille.

Magistrate de profession, elle devient à partir de son entrée au gouvernement une figure majeure de la vie politique française et européenne. Elle siège sans discontinuer au gouvernement de 1974 à 1979, date à laquelle elle devient la première présidente du Parlement européen (1979-1982).

Spécialiste des affaires sociales, Simone Veil est encore ministre d'Etat de 1993 à 1995 avant d'intégrer le Conseil constitutionnel où elle siège de 1998 à 2007. Lors de la dernière campagne présidentielle, elle soutient la candidature de Nicolas Sarkozy. Engagée dans la lutte pour les droits des femmes et contre les discriminations, Mme Veil est actuellement présidente d'honneur de la Fondation pour la mémoire de la Shoah.

Elle a été régulièrement citée ces derniers mois comme l'une des personnalités susceptibles d'intégrer l'Académie française, où plusieurs fauteuils ont été pourvus. Mais l'ancienne ministre a choisi d'attendre l'élection au fauteuil de Pierre Messmer pour présenter sa candidature.

L'Institution, pluridisciplinaire, compte en effet des écrivains, des juristes, des scientifiques, mais aussi - selon son site officiel - "des hommes d'Etat". Et la candidature de Simone Veil s'inscrit dans cette continuité.

Si elle est élue, elle retrouvera notamment à l'Académie celui qui fut en partie à l'origine de sa carrière politique, l'ancien président Valéry Giscard d'Estaing, élu lui même en 2003.

Femme politique, Mme Veil est également un auteur à succès. Ses mémoires, intitulés "Une vie" (Stock), parus en 2007, sont devenus un best-seller avec plus de 550.000 exemplaires vendus.

Son élection renforcerait les rangs des femmes sous la Coupole, où quatre d'entre elles siègent actuellement : l'helléniste Jacqueline de Romilly, élue en 1988, l'historienne Hélène Carrère d'Encausse (1990) et les écrivains Florence Delay (2000) et Assia Djebar (2005).

L'Académie a également enregistré les candidatures au fauteuil de Pierre Messmer de trois auteurs confidentiels.

Avant l'élection de jeudi, deux fauteuils sont à pourvoir à l'Académie française, qui compte normalement 40 membres, celui de Pierre Messmer et celui de l'écrivain Alain Robbe-Grillet, décédé le 18 février 2008.

mardi 18 novembre 2008

Eric Holder deviendra ainsi "le premier Africain Américain à diriger le département de la Justice


Le président élu des Etats-Unis, Barack Obama, va nommer au poste de ministre de la Justice Eric Holder, un Noir âgé de 57 ans qui a appartenu à l'administration de Bill Clinton (1993-2001), selon l'hebdomadaire Newsweek.

", assure l'hebdomadaire américain sur son site internet mardi, en s'appuyant sur "deux sources proches de l'équipe de transition".

Cet ancien avocat qui a participé à la sélection du candidat à la vice-présidence pour le ticket démocrate se serait vu proposer le poste par Barack Obama et l'aurait accepté. L'équipe du président élu doit encore effectuer toutes les vérifications sur son passé, avant que celui-ci soit confirmé, ont précisé les mêmes sources au journal.

L'annonce de sa nomination ne devrait quoiqu'il en soit pas intervenir avant celles des secrétaire au Trésor et secrétaire d'Etat, toujours selon Newsweek.

lundi 17 novembre 2008

Vidéo : découvrez le nouveau clip de Will.i.am dédié à Barack Obama - Clip vidéo - Toutes les vidéos - Musique sur Free.fr

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"Moins d'école + moins de moyens = moins de chances d'avenir et de réussite pour nos enfants

GREVE DU 20 NOVEMBRE
UN PAYS, UNE ECOLE, NOTRE AVENIR


• La suppression de l’accueil en maternelle des enfants de deux ans est programmée par le gouvernement.
• Les RASED, qui fournissent des aides spécialisées à des élèves du primaire en difficulté, sont aussi remis en cause.

Le gouvernement a déjà effectué des suppressions massives de postes d’enseignants dans l’Éducation Nationale et en annonce de nouvelles. Résultat : les postes supprimés des RASED et des enseignants de maternelle serviront à boucher les trous là où manquent des enseignants.

Pour lutter contre l’échec scolaire, la scolarisation en maternelle doit être possible dès deux ans et les RASED doivent continuer de fonctionner et obtenir plus de moyens au service des enfants.

Pour ces raisons, les parents d’élèves de la FCPE Anatole France soutiennent le mouvement de grève des enseignants le jeudi 20 novembre, journée internationale des droits de l’enfant.


Pour l’avenir de nos enfants, une manifestation est prévue
à Lyon, le jeudi 20 novembre.
Rassemblement à 14h, Place Gabriel Péri (fosse aux ours - 69007).
Nous invitons tous les adhérents et sympathisants de la FCPE qui le peuvent à rejoindre notre banderole.

Rêve américain, réalités françaises


campagne d’un Barack Obama pour les élections présidentielles américaines invite à reposer la question des minorités et de leur place en politique. Là-bas, mais aussi chez nous.

Fils d’un père kenyan de confession musulmane et d’une mère américaine blanche, Obama est aussi issu, pour moitié, de l’immigration. Il n’est pas au sens strict, à la différence de son épouse, un African American, l’un de ces Noirs natifs des États-Unis descendants d’esclaves. Il est cependant ce métis incarnant le rêve américain, offrant ou censé offrir aux plus méritants et aux plus travailleurs la possibilité de réussir. Même si cette promesse est restée non tenue pour des millions d’immigrés, elle ne leur en a pas moins insufflé la force nécessaire pour donner corps à la première puissance mondiale. La candidature d’Obama ranime le rêve, cette fois pour toutes les minorités du pays. Et son élection représenterait indéniablement un tournant symbolique non seulement à l’intérieur du pays, mais aussi ailleurs dans le monde.

Elle s’inscrirait dans le sillage du Civil Rights Act de 1964, du National Voting Rights Act de 1965, qui ont fait des Afro-Américain des citoyens de plein droit, et surtout dans celui de cette « action positive » (affirmative action) que nous appelons injustement en France « discrimination positive ». Certains de nos compatriotes tendent à croire qu’elle consiste à privilégier les minorités dites visibles dans divers secteurs aux dépens des « autochtones », contribuant ainsi à la communautarisation. De surcroît, dans « discrimination positive », le mot discrimination ôte toute positivité à cette politique susceptible d’aider à la formation de nouvelles élites et à la création de cette cohésion sociale, facteur de stabilité, à laquelle aspirent, pourtant, nos responsables politiques.

Les mesures prises aux États-Unis en faveur de cette mobilité sociale si nécessaire à toute démocratie moderne ont permis l’émergence d’une classe moyenne et d’une élite noires, sans pour autant, bien sûr, achever le règlement de la question noire ni mettre fin au racisme. Pour diverses raisons liées à l’histoire de leur immigration et de leur positionnement dans la société américaine, les Hispaniques n’ont pas pu profiter de la même manière que les Noirs de cet ascenseur social. Les Asiatiques, eux, constitueront les élites de demain avec un taux de fréquentation des universités prestigieuses d’environ 40%, en particulier en Californie.

Barack Hussein Obama est le produit même de l’action positive, d’un contexte qui lui a permis de poursuivre ses études dans les meilleures universités du pays et d’en arriver là où il se trouve aujourd’hui. Son élection donnerait sans doute un regain d’espoir à des millions de jeunes issus des minorités visibles à travers le monde. Elle imposerait peut-être de penser autrement la difficile question du racisme et des discriminations. Point d’optimisme exagéré, toutefois. Une seule certitude : le pays le plus puissant du monde serait dirigé par un métis d’origine immigrée et d’ascendance musulmane, même si lui-même est chrétien.

L’origine d’un dirigeant influe-t-elle sur son mode de gouvernance ? Ou l’accès au pouvoir transcende-t-il au contraire certaines contingences ? La question reste ouverte. Elle est la même que celle qu’on pose au sujet des femmes lorsqu’elles sont à la tête d’institutions ou d’entreprises. Moitié de l’humanité, mais traitée encore comme une minorité, la gent féminine exerce-t-elle autrement le pouvoir ? Ou le pouvoir l’empêche-t-il justement d’exercer ses fonctions différemment ? Question mineure, dirions-nous, face à l’élection possible d’un Obama. On a beaucoup souligné le caractère « exceptionnel », foncièrement nouveau, de cette candidature. Certes, peut-être pour les États-Unis. Mais pas autant que cela vu de France, un pays qui a de longue date laissé accéder aux plus hautes responsabilités de l’État nombre de Juifs, membre de la seule vraie minorité « ethnico-religieuse » du pays au XIXe siècle, émancipée en 1790-1791, une première en Europe. Dès 1848, juste avant la révolution, Michel Goudchaux devient ministre des Finances, suivi après la révolution par Adolphe Crémieux, ministre de la Justice, puis Achille Fould ministre des Finances. Leurs successeurs seront nombreux. La France aura aussi été le seul pays en Europe à faire Premiers ministres – à une époque où leurs attributions étaient proches de nos Présidents actuels – trois Français juifs : Léon Blum, René Mayer et Pierre Mendès-France. Plus tard, Laurent Fabius, d’ascendance juive, prolongerait à sa façon la lignée – sans oublier les innombrables ministres : Camille Sée, Jules Moch, Jean Zay, Maurice Schumann, etc.

La plupart de ces politiciens juifs appartenaient à la gauche. Une forte tradition que celle-là dans le monde juif contemporain. Chacun connaît le rôle important joué par nombre de Juifs dans l’élaboration de la pensée et l’action socialistes de Marx à Rosa Luxemburg, Ferdinand Lassalle, Eduard Bernstein ou les révolutionnaires juifs russes. La liste est longue. L’antisémitisme récurrent des partis de droite, surtout jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, explique en partie cette inclination, et même si certaines franges de la gauche n’ont pas elles non plus manqué de cultiver des penchants antisémites, tout au moins jusqu’à l’Affaire Dreyfus. Cette sympathie pour la gauche se retrouve aussi dans le « vote juif », si du moins il y en a un, lequel a perduré jusqu’à l’élection du président Chirac. Aux États-Unis, on observe d’ailleurs la même tendance : les Juifs votent massivement pour les démocrates. En 2000, M. Bush avait recueilli seulement 19% des voix juives, pour sa seconde présidence 24 %. Alors qu’en France, les sympathies juives on plutôt viré à droite, les Juifs américains se déclarent toujours très majoritairement pro-Obama.

Pourquoi cette France qui hier a su faire sa place aux Juifs, ne promeut-elle pas aujourd’hui de candidats issus cette fois des « minorités visibles » ? Les partis, aussi bien de gauche que de droite, les imaginent-ils incapables de mobiliser la population autour d’eux, alors qu’on sait qu’ils font des scores honorables dès qu’ils se présentent à des élections ? D’où vient cette peur ? Les politiciens imaginent-ils les Français plus racistes qu’ils ne le sont ? Pourquoi ces socialistes qui, dans le passé, firent accéder des Juifs aux plus hauts postes, demeurent-ils si réticents face aux Français issus de l’immigration ? Croient-ils devoir se contenter de l’idée qu’ils ont d’eux-mêmes – éternels champions de la lutte contre les discriminations – et ne plus contribuer à faire à nouveau bouger les lignes ? Ou cette gauche qui s’épuise à se chercher a-t-elle vraiment perdu le ressort du changement ?

Certes, de son côté, le président Sarkozy a ouvert les portes du gouvernement à des Françaises d’origine immigrée. Cette percée, significative, sera-t-elle durable et étendue ? Imagine-t-on vraiment demain un candidat à la présidence d’origine arabo-musulmane, noire, tsigane ou simplement portugaise ? Le contentieux colonial est-il encore trop prégnant ? La France se sent-elle menacée pour refuser de céder de vrais lieux de pouvoir aux ressortissants de ses « minorités » ? Le pays connaît-il un nouveau nationalisme qui le referme sur lui-même ? Ou sont-ce seulement les élites en poste qui redoutent d’avoir à faire de la place à de nouveaux venus ? La peur de l’islam joue-t-elle là à plein ? Le temps n’est-il donc pas venu que ces minorités s’intègrent pleinement aux rouages de la démocratie, surmontant enfin les obstacles hérités d’une histoire difficile ?

Qu’il soit élu ou non cette semaine, le parcours américain d’Obama doit nous aider à faire sauter tous ces verrous. Les politiciens de tout bord se doivent de reconsidérer sans fausse pudeur la stratégie de la « discrimination positive ». Une nouvelle dynamique, un déblocage de l’ascenseur social paraissent indispensables. Ce que la France a pu faire avec ses Juifs, bien avant les États-Unis, pourquoi ne le ferait-elle pas maintenant avec ses minorités issues de l’immigration ? This is the change we need…, comme diraient les partisans d’Obama.

Esther Benbassa est directrice d’études à l’École pratique des hautes études. Dernier ouvrage paru : Dictionnaire des mondes juifs (Larousse, 2008)

Comité des Amis Lyonnais de Barack Obama, "Diversité News"

Comité des Amis Lyonnais de Barack Obama, "Diversité News"

lundi 10 novembre 2008

Miriam Makeba nous a quittés



Miriam Makeba a succombé le 9 novembre à une crise cardiaque à la suite d'un concert en Italie. Elle avait 76 ans. "Mama Africa", comme certains la surnommaient, avait été la première chanteuse africaine à rencontrer un succès international. Mais la grande dame fut aussi une combattante de tous les instants, se servant de sa notoriété pour défendre ses convictions sur la planète entière.
Miriam Makeba avait un double statut : première chanteuse africaine à avoir obtenu un succès international, applaudie sur les scènes du monde entier pendant près de quatre décennies, l’auteur de Pata Pata était aussi le symbole de la lutte contre l’apartheid. “Ma vie, ma carrière, chaque titre que je chante et chaque concert sont liés au destin de mon peuple”, expliquait-elle dans son autobiographie, Makeba My Story, publiée en 1988.

Chaque fois que l’opportunité s’est présentée, l’artiste sud-africaine s’est fait fort de prendre la parole pour dénoncer le système de ségrégation raciale appliqué dans son pays. Ce n’est pas seulement sa voix de "songbird" que l’on venait écouter, mais aussi les mots d’une combattante longtemps bannie de son pays, apôtre d’une Afrique libre et indépendante qu’elle appelait de ses vœux à l’unité.

Avec le temps, elle était devenue "Mama Africa". Assumant pleinement ce rôle, elle fut distinguée de nombreuses fois pour son engagement constant : le prix Dag Hammarskjöld, le grand prix du Conseil international de l’Unesco… En 2002, elle avait reçu les insignes de commandeur de la Légion d’honneur des mains du président français Jacques Chirac.

A 73 ans, Miriam Makeba avait annoncé son intention se retirer de la scène, mais elle tenait d’abord à saluer son public dans tous les pays où elle s’était produite. Lancée en septembre 2005, sa longue tournée d’adieux dura quatorze mois. Un véritable périple, à l’image de son existence.

Début à Soweto

Née à Soweto le 4 mars 1932, elle commence véritablement à chanter à 22 ans au sein des Manhattan Brothers, un ensemble vocal très populaire. L’époque est au township jazz, mariage du swing et des mélodies traditionnelles. Avec le quartet féminin des Skylarks, avec la revue African Jazz & Variety, la jeune femme multiplie les expériences.

Sollicitée par le réalisateur américain Lionel Rogosin pour interpréter deux de ses chansons dans Come Back Africa (coécrit par le romancier essayiste Lewis Nkosi), elle parvient à se rendre en 1959 au festival de Venise où le documentaire est projeté, sans se douter des répercussions de sa participation à ce long-métrage qui fait découvrir les conditions de vie des Noirs en Afrique du Sud.




Quelques mois plus tard, alors que la chanteuse enchaine les contrats aux Etats-Unis, son ambassade lui confisque son passeport, l’empêchant de retourner dans son pays assister à l’enterrement de sa mère. L’avertissement est clair mais Miriam Makeba ne veut plus se taire. En 1963, devant le Comité Spécial pour la décolonisation des Nations Unies, elle exhorte la communauté internationale à agir contre l’apartheid et "ses



dirigeants fous" parle d’un Etat transformé "en vaste prison". En représailles, Pretoria la déchoit de sa nationalité, interdit la vente à la diffusion de sa musique.

Exil

L’exil donne à l’artiste une autre dimension, d’autant plus que sa carrière outre-Atlantique est bien lancée. Au premier album éponyme commercialisé en 1960 par la major RCA avec le soutien des musiciens d’Harry Belafonte, qui l’a prise sous sa protection, succède The Many Voices of Miriam Makeba. On lui demande de venir chanter à l’anniversaire du président Kennedy.

Puis vient The World of Miriam Makeba, produit par Hugo Peretti et Luigi Creatore, qui avaient adapté le classique sud-africain Mbube pour en faire le hit The Lion Sleeps Tonight interprété par les Tokens. C’est dans ce créneau qu’on cherche à inscrire son répertoire qu’elle chante en zoulou, en xhosa, en anglais, en espagnol, en portugais… La recette fonctionne.

Sorti en 1965, An Evening With Belafonte/Makeba est récompensé par un Grammy Award dans la catégorie folk traditionnel. L’année suivante, Pata Pata devient un tube, à tel point qu’il occultera souvent le reste de son répertoire. La chanson sera reprise des centaines de fois, de Tito Puente à Manu Dibango, en passant par Sylvie Vartan (Tape tape, 1967).

Sa notoriété lui vaut d’être souvent l’hôte de nombreux chef d’Etats africains avec lesquels elle entretient des relations d’amitiés – ce qui lui sera parfois reproché – , de jouer lors de l’inauguration de l’Organisation de l’unité africaine à Addis-Abeba, lors des fêtes des indépendances. Invitée par le président Sékou Touré à venir vivre en Guinée, elle accepte sa proposition en 1969, fuyant les Etats-Unis où sa situation avait tout à coup changé.

Après avoir divorcé du saxophoniste sud-africain Hugh Masekela, elle a épousé Stokely Carmichael, activiste des Black Panthers. Le couple est surveillé par le FBI, les galas de Miriam Makeba sont étrangement annulés. Si elle continue à se produire souvent à travers le monde, comme à Kinshasa lors du mythique combat de boxe entre Mohammed Ali et George Foreman, son retour sur le sol africain marque le début d’une période moins prolifique sur le plan artistique.

Pour Sylliphone, le label national guinéen, elle enregistre une trentaine chansons et sort deux albums : en 1971, L’Appel à l’Afrique, en public au Palais du peuple de Conakry, puis en 1975 Miriam & Bongi, en duo avec sa fille, dans lequel elle reprend Jeux interdits et L’Enfant et La Gazelle, chanté auparavant par Nana Mouskouri. Avec la tournée Graceland de Paul Simon, elle réapparait au premier plan à la fin des années 80 et retourne en studio pour Sangoma, un disque de musique traditionnelle xhosa.

Retour au pays

Dans son pays, la victoire contre l’apartheid est proche. Quatre mois après la libération de Nelson Mandela, le leader de l’ANC, la chanteuse foule enfin sa terre natale, au terme d’un exil qui a duré plus de 30 ans. Honorée par ses compatriotes qui ne l’ont pas oubliée et devant lesquels elle peut enfin se produire en 1991, elle entend profiter de son retour, de sa famille, mais tient à défendre de son mieux cette nouvelle Afrique du Sud qu’elle a si longtemps espérée. L’année suivante, elle joue aux côté de Whoopi Goldberg dans Sarafina, un film basé sur les événements de Soweto qui se sont déroulés en 1976, lorsque les manifestations de la jeunesse noire furent violemment réprimées.

Régulièrement, elle revient dans l’actualité musicale. Pour les concerts suivant Homeland, son dernier album en date publié en 2000 sur lequel figurent deux compositions de Lokua Kanza, elle est accompagnée par un orchestre qu’elle appelle sa "petite OUA", avec des musiciens camerounais, malgache, mozambicain, sénégalais… Panafricaine dans l’âme, pionnière de la world music, Miriam Makeba est restée jusqu’à la fin de sa vie une artiste militante, ambassadrice de tout un continent.

La Reine de Saba


Elle était noire. Elle était belle. L'Ancien et le Nouveau Testament ainsi que le Coran l'attestent. Grâce à elle, l'homme africain se marie à la mythologie de l'homme blanc. Contrairement aux reines grecques qui mettaient au défi leurs soupirants sur les champs de batailles, la reine de Saba met au défi le roi Salomon sur le champ de l'intelligence. La légende veut que de leurs brèves amours naisse un fils, Ménélik, " fils du roi " en langue guèze. La reine de Saba à qui Marek Halter redonne tout son éclat et son intérêt historique, est de plus en plus présente dans notre actualité. Sur le terrain, grâce aux dernières fouilles archéologiques à Axum en Éthiopie, dans la nouvelle expression poético-érotique qui prend ses sources dans le Cantique des Cantiques et sur le plan politique dans la plupart des pays d'Afrique où des groupes se réclamant de la lignée de la reine de Saba et du roi Salomon commencent à s'organiser dans des associations et synagogues. S'appuyant sur les dernières recherches historiques, Marek Halter dessine les frontières du royaume de Saba, raconte la vie mouvementée de cette jeune reine, éclaire les guerres qu'elle a menées au Yémen de l'autre côté de la Mer Rouge et son alliance avec le royaume d'Israël du sage Salomon.

Biographie
Marek Halter est publié depuis plus de trente ans par les Éditions Robert Laffont. Ses romans ont donné une dimension nouvelle, parfois provocatrice et d’une saisissante vérité, aux récits et légendes légués par le peuple juif à l’humanité à travers l’Ancien Testament.
Découvrez le blog dédié au livre La Reine de Saba en cliquant ici.

dimanche 9 novembre 2008

La soirée la plus longue........


Comité des Amis Lyonnais au Hilton le 4 novembre 08, en compagnie de Jean-Luc Boujon (Europe1)


Par Yaël Chambon, le 9/11/8 , Diversité News

Dès que les résultats de l'élection américaine ont été connus, des commentateurs avertis ont aussitôt commencé à doucher les enthousiasmes. On nous répète en boucle qu'Obama ne résoudra pas tous les problèmes. C'est vrai, les miracles n'existent pas en politique. Mais les évolutions, si. Et celle-ci est un événement de premier ordre. Pourquoi ne pas se souvenir de la joie et de l'espoir qui sont nés pendant cette soirée du 4 novembre, qui restera pour certains un moment marquant, dont on aimera se rappeler tous les épisodes ?
En se rendant à la soirée organisée par l'association France-USA à l'hôtel Hilton, beaucoup se demandent si la donne du monde va être changée. Un métis peut devenir le 44ème président des Etats-Unis. Un homme de couleur à la tête du pays le plus puissant du monde ? On a beau en entendre parler depuis des semaines, des mois, on n'arrive toujours pas à y croire. Qui aurait pu prédire que les pays occidentaux étaient prêts à accueillir un tel bouleversement moins d'un demi siècle après la fin de la ségrégation ? Cette élection apparaît comme le symbole de l'effondrement des barrières raciales. Pendant un moment, tout devient possible, on reprend un peu confiance dans le genre humain. On pense à tous les fils et filles d'esclaves qui vont peut-être pouvoir retrouver espoir et estime d'eux-mêmes.
Mais on doute encore. Il faudra attendre de longues heures avant d'être sûr. Plus d'un millier de personnes ont été invitées à cette soirée très spéciale. Dans la salle principale, un orchestre où dominent les violons joue les premières notes d'une nuit capitale. De l'autre côté de la pièce, des ordinateurs permettant de voter pour son candidat favori sont mis à la disposition des convives. A Lyon, loin de Washington et de Dallas, quelle est la tendance ? « Obama va gagner largement, de 10 points », nous confie Jean-Claude Lassalle, directeur du Progrès. Et sans hésiter devant le jeu de mots, il ajoute que « le rêve américain se conjugue avec le progrès » que, pour lui, seul le candidat démocrate semble être en mesure d'apporter.
Un peu plus loin, près de la scène, Yves Henry, résume la pensée générale: « Je souhaite qu'Obama gagne. Il a un gros charisme et apportera le changement dont le monde a besoin ». Les résultats internes à la soirée confirment cette orientation : 83% des votants ont choisi Obama, contre 12% pour Mc Cain.
Il faut maintenant découvrir où sont ces 12% de supporters républicains. Après plus d'une heure de recherche, aucun résultat. L'effet Bradley agirait-il aussi en France? Enfin, un partisan de Mc Cain, Michel Dulac, accepte de révéler un point de vue très minoritaire. Il se déclare inquiet du manque d'expérience en politique du sénateur de l'Illinois. Puis il pousse la critique plus loin, et les accusations commencent à pleuvoir. « L'argent qu'Obama a récolté pour financer sa campagne ne lui est pas tombé du ciel. Il a clairement été financé par des réseaux terroristes. En France, nous sommes plus attentifs aux parcours de nos hommes politiques pour des raisons de sécurité nationale. Imaginez que dans 10 ans soit élu un président d'origine maghrébine en France. Il y aurait un problème ».
Des propos qui ont le mérite de la franchise. Mais, après tout, les Français qui ont mis une telle énergie à soutenir Obama sont-ils vraiment prêts à placer à la plus haute fonction de l'état une personne issue de la diversité ? Si on les interroge, les avis sont une nouvelle fois unanimes. Tout le monde, ou presque, affirme qu'il est prêt à voter pour une personne de couleur, mais dans les sphères politiques actuelles, il n'y en a pas. Le visage politique français reste bien pâle. Et comme le dit si bien DjidaTazdait, secrétaire nationale du parti radical, il n'y a qu'une seule chose qui compte : « révolutionner les mentalités, démocratiser la présence de personnes de couleur au sein de l'élite politique ».
Vers 1h du matin, dans le bourdonnement des conversations politiques où tout le monde paraît passionné et prêt à refaire le monde, la nouvelle commence à se répandre : le Hilton ferme ses portes. Changement de cap, et direction le Piano Bar le Cintra, pour assister aux dernières heures de cette course à la Maison Blanche.
Le Cintra dans une ambiance électrique.
Ambiance cosy, fauteuils profonds, tables en bois, et surtout un pianiste qui enchaîne les morceaux de Jazz. Mais tous les regards sont tournés vers l'écran géant placé au fond du bar, sauf ceux d'un petit groupe que rien ne détourne de la mélodie et du vin qui l'accompagne. Vers deux heures du matin, juste avant la première série de résultats, les esprits s'échauffent. Et si Obama perdait ? Les discussions et les calculs reprennent. Les uns évoquent l'effet Bradley, d'autres les fraudes électorales.
Les premiers résultats tombent enfin. 15 états viennent de fermer leurs bureaux de votes. Des explosions de joie éclatent dans la foule, « Obama a la Floride, c'est gagné ». Mais d'autres voix s'élèvent pour rappeler qu'il y a encore 4 états clés, et qu'il faudra encore attendre un peu pour sabrer le champagne. Pourtant, pour beaucoup, la victoire est déjà acquise. Ils ne parlent déjà plus du résultat, mais des défis que le candidat démocrate aura à relever. « J'attends de lui qu'il redonne confiance aux gens. A travers, par exemple, des incitations fiscales qui les poussent à la consommation. On ne coupera pas à une intervention étatique au vu de la situation actuelle », analyse Neil, un Franco-Américain. Quand soudain, arrivent les deuxièmes résultats de la soirée : l'Ohio est démocrate. Une sorte d'hymne s'élève dans le bar, composé des trois mots symboles de la campagne d'Obama : « Yes, we can ».Les premières images de liesse parviennent des Etats-Unis, où des foules en délire scandent « Obama, Obama...» avec tant d'énergie que l'on entend à peine les commentaires des journalistes sur place.
Mais le Cintra doit fermer, lui aussi. Il n'y aura pas de nuit blanche pour fêter cet événement incroyable : les Etats-Unis ont choisi un homme noir pour être leur président. La victoire de Barack Obama restera dans l'histoire comme un tournant décisif, un mur qui tombe, une porte qui s'ouvre vers une plus grande égalité de chances pour tous, quelle que soit leur origine

Comité des Amis Lyonnais de Barack Obama, "Diversité News"

Comité des Amis Lyonnais de Barack Obama, "Diversité News"

mercredi 5 novembre 2008

Actualités - France 2 : info en direct, jt, politique, économie, société... - France 2

Actualités - France 2 : info en direct, jt, politique, économie, société... - France 2

> Visiter Lyon avec Montre-moi Lyon

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Barack Obama élu président des Etats-Unis



Barack Obama élu président des Etats-Unis
WASHINGTON (Reuters) - Le démocrate Barack Obama a remporté l'élection présidentielle américaine aux dépens du républicain John McCain, devenant ainsi le premier président noir de l'histoire des Etats-Unis.

Obama, 47 ans, sera investi 44e président des Etats-Unis le 20 janvier 2009.

En remportant la Californie, le sénateur de l'Illinois s'est assuré de dépasser le seuil des 270 grands électeurs nécessaires pour obtenir la majorité au collège électoral qui élira le prochain président des Etats-Unis. Il a également remporté le vote populaire.

Des scènes de liesse ont salué l'annonce de la victoire d'Obama à travers le pays, notamment dans son fief de Chicago, où des dizaines de milliers de personnes ont repris en coeur le slogan du candidat métis: "Yes, we can".

McCain, 72 ans, a perdu tout espoir de remporter l'élection en s'inclinant dans des Etats clés comme l'Ohio, qui avait permis à George Bush de l'emporter en 2004 face à John Kerry, et la Virginie, un Etat qui n'avait plus voté en faveur d'un démocrate depuis Lyndon Johnson en 1964.

A Phoenix, McCain a annoncé à ses partisans rassemblés qu'il avait appelé Obama pour le féliciter, et a salué la campagne historique de son adversaire.

"Nous sommes achevé un long voyage. J'appelle tous les Américains qui m'ont soutenu à se joindre à moi pour féliciter le futur président (Barack Obama) mais aussi pour l'assurer de notre bonne volonté", a déclaré McCain.

L'élection d'Obama s'accompagne d'une victoire écrasante des démocrates au Congrès, où le parti de l'âne renforce sa majorité aussi bien au Sénat qu'à la Chambre des représentants.

L'arrivée à la Maison blanche de Barack Obama, né d'un père kényan noir et d'une mère blanche du Kansas, est un moment de l'histoire des Etats-Unis, 45 ans après l'apogée du mouvement pour les droits civiques menés par Martin Luther King.

L'annonce de la victoire d'Obama a été saluée dans tout le pays, de Times Square à New York à l'église baptiste d'Ebenezer, à Atlanta, où officiait King.

"C'est une grande soirée. C'est une soirée incroyable", s'est enthousiasmé le représentant de Géorgie John Lewis, qui fut violemment battu par la police dans les années 1960 lors d'une marche en faveur des droits civiques à Selma, dans l'Alabama.

Des dizaines de milliers de militants démocrates ont convergé vers le parc Grant, à Chicago, où Obama devait s'adresser à la foule.

Le révérend Jesse Jackson, figure majeure du mouvement des droits civiques, s'était joint à la foule. Des larmes coulaient sur ses joues.

La succession de George Bush s'annonce néanmoins difficile pour Obama, appelé à relancer l'économie du pays, gérer les guerres d'Irak et d'Afghanistan, composer avec un déficit public proche de 500 milliards de dollars et restaurer l'image du pays à l'étranger

lundi 3 novembre 2008

Rappel : Notre nuit du mardi 4 et après...


Le Comité des Amis Lyonnais de Barack Obama se retrouvera à:

-20h30, brasserie du Hilton (Cité Internationale 70 quai Charles de Gaulle 69006 Lyon), le mardi 4 novembre
-21h00, Nous rejoindrons la soirée co-organiséé par France/USA au Hilton consacré aux elections américaines
-23h30, Nous partons pour le Cintra, 43 rue de la bourse 69002 Lyon à la soirée de Lyon Capitale où nous intervenons à minuit
-2h00, Retour au Hilton
- 6h30, Point presse à la brasserie du Hilton pour commenter le résultat des élections
- 20h30, mercredi 5 novembre, Université Lyon 2 , "The day after", 20h30 // Table ronde - Débat : 21h00 // Cocktail : 23h00, Grand Amphi de l'Université Lumière Lyon 2, 18 Quai Claude Bernard, 69007 Lyon

Nous aurons plaisir à vous retrouver à l'occasion de ces différentes étapes

vendredi 31 octobre 2008

YouTube - American Stories, American Solutions: 30 Minute Special


YouTube - American Stories, American Solutions: 30 Minute Special

Une puissance africaine en devenir



Publié dans La Lettre Diplomatique n° 82 Deuxième trimestre 2008
S.E.Mme / H.E. Tadelech HAILE MIKAEL
Située au cœur d’une Corne de l’Afrique fragilisée par des conflits successifs, en proie au terrorisme et aux crises alimentaires, l’Ethiopie fait figure de puissance régionale. Près d’un an après les célébrations du deuxième millénaire, S.E.Mme Tadelech Haile Mikael, Ambassadeur d’Ethiopie en France, décline pour nous ses aspirations en faveur de la stabilité et du développement économique de la plus ancienne nation africaine.

La Lettre Diplomatique : Madame l’Ambas-sadeur, l’Ethiopie a célébré en septembre 2007 ses deux milles ans d’existence. Quelle signification pouvez-vous donner à ces célébrations ?

S.E.Mme Tadelech Haile Mikael : L’Ethiopie a célébré son millénaire le 12 décembre 2007. Ce décalage de huit ans s’explique parce que le calendrier éthiopien correspond au calendrier julien, dont l’année couvre une période allant du 11-12 septembre 2007 au 11-12 septembre 2008 du calendrier grégorien.
Notre pays est considéré comme le berceau de l’humanité. La valeur des richesses historiques et culturelles de l'Ethiopie ne font pas seulement la fierté des Ethiopiens mais de l’Afrique toute entière. Elle représente un patrimoine exceptionnel qui joue, en effet, un rôle clé dans la connaissance des origines de l’homme. C’est pour ces raisons que l’Union africaine et l’UNESCO ont décidé d’adopter le millénaire éthiopien en tant que millénaire africain.
L’Ethiopie saisit également l’opportunité de ces célébrations non seulement pour valoriser son image et consolider ses liens d’amitié avec tous les pays du monde, mais également pour promouvoir le continent africain. De plus, le millénaire représente une occasion de faire valoir les atouts propres à notre pays en vue d’attirer de nouveaux investissements étrangers et de développer notre secteur touristique. En quelques mots, notre objectif est donc de promouvoir à travers ces célébrations, la visibilité de notre pays en France et dans les autres pays européens.

L.L.D. : Après avoir été prisonnière de conscience pendant douze ans, vous vous êtes beaucoup impliquée en faveur de la situation de la femme dans votre pays, en assumant notamment deux portefeuilles ministériels relatifs à cette question entre 1993 et 2002. Eu égard à votre expérience personnelle, quel regard portez-vous sur l’évolution de la société éthiopienne et, plus particulièrement, sur la place de la femme en son sein ?

S.E.Mme T.H.M. : L’absence de démocratie et la dictature militaire ont en effet engendré l’arrestation, la disparition et l’exécution de plusieurs personnes en Ethiopie. La fin de la dictature en 1991 a représenté pour moi, comme pour de nombreuses autres victimes de la junte, un moment historique puisque c'est cette année là que j'ai été libérée après de longues années d'emprisonnement. L’Ethiopie a pu ensuite se consacrer pleinement à son développement socio-économique et politique.
D’une manière générale, le développement requiert la participation de l’ensemble de la population et surtout celles des femmes qui représentent 50% de la population éthiopienne. Cette cohésion nous a permis d’atteindre nos objectifs, à savoir l’instauration d’une bonne gouvernance, le développement du pays et le maintien de la paix.
Qui plus est la question de la Femme en Ethiopie est devenue un sujet central. A la faveur des articles 35 et 36 de la constitution éthiopienne, le droit des femmes et des enfants est devenu le point de départ d’une politique dans ce domaine. Ce mécanisme institutionnel nous permet d’intégrer les questions de la femme dans tous les projets et programmes de développement du pays. Le rôle de la femme dans l’essor du pays occupe ainsi une place primordiale pour préserver la paix, tant au niveau de la famille qu’au niveau de la communauté.

L.L.D. : A l’été 2007, les autorités éthiopiennes ont libéré certains dirigeants et militants des deux principaux partis de l’opposition arrêtés lors des tensions post-électorales de 2005. Cette initiative marque-t-elle, selon vous, une nouvelle avancée de la démocratisation de votre pays ? Pour quels motifs ces partis ont-ils toutefois décidé de boycotter les élections locales en avril dernier ?

S.E.Mme T.H.M. : Dans notre histoire politique, les élections de 2005 ont marqué une nouvelle avancée vers la démocratisation de l’Ethiopie. Ce scrutin a également constitué un défi pour notre pays. De mon point de vue, la démocratie en Afrique ne doit pas seulement se limiter au bon déroulement des élections en général, mais elle doit aussi permettre d’œuvrer en faveur du développement politique, socio-économique et culturel d’un pays. Le boycott d’une élection n’est pas une solution qui favorise le progrès de la démocratie, mais une obstruction à son épanouissement. En fait, les représentants des différents partis de l'opposition n’ont pas su saisir cette opportunité pour se faire entendre et ont plutôt préféré opter pour ce que je qualifierais de « solution simpliste » : le boycott. Or, ce n’est pas par ce biais que l’on peut porter à la connaissance de la population les points de vue et les programmes politiques des différents partis, mais grâce aux débats au sein de l’Assemblée nationale.

L.L.D. : Affichant une croissance oscillant autour de 10% depuis quatre ans, l’Ethiopie se place en tête des économies non-pétrolières les plus dynamiques d’Afrique. Comment définiriez-vous les atouts de la stratégie de développement poursuivie par le Premier ministre Meles Zenawi ? Au-delà des performances de l’agriculture éthiopienne, dans quels autres secteurs votre pays peut-il diversifier ses sources de revenus et accroître sa compétitivité ?

S.E.Mme T.H.M. : L’Ethiopie figure en effet parmi les pays non producteurs de pétrole étant parvenus à atteindre une croissance économique de 10% au cours de ces dernières années. Mais pour atteindre de tels résultats, il a été essentiel d’élaborer une stratégie de développement efficace s’appuyant étroitement sur les réalités du pays. Les initiatives adoptées en matière de décentralisation politique et de réforme économique ont en effet permis à l’Ethiopie d’instaurer un climat favorable pour l’essor des régions qui composent le pays. Les différentes ethnies et les femmes en particulier ont réussi à trouver leur place dans ce processus pour définir leurs besoins et participer pleinement au dynamisme du pays. C’est en fait la diversification de la stratégie de développement dans tous les secteurs d’activité qui a permis à l’Ethiopie d’enregistrer un tel rythme de croissance économique.
Il existe actuellement beaucoup d’opportunités pour les investisseurs étrangers en Ethiopie, notamment dans les secteurs de l’agro-industrie, des infrastructures routières, de la production de matériaux de construction, dans l’hôtellerie et pour la création de PME-PMI, etc... L’environnement des affaires est largement favorable aux entrepreneurs. Le code de l’investissement est très clair à cet égard. Un processus de privatisation a également été mis en œuvre dans certains secteurs de l’économie. En somme, je pourrais résumer comme suit les conditions favorables à l’investissement en Ethiopie :
- Le potentiel du marché : avec plus ou moins 75 millions d’habitants, l’Ethiopie peut être considérée comme une terre d’accueil rentable pour les investissements.
- Le climat : une grande diversité géographique comprenant dix-huit zones écologiques et cinq zones climatiques permettent d’exploiter différents types de cultures. L’agriculture et les industries agro-alimentaires demeureront de ce fait pour longtemps des secteurs prioritaires du développement économique du pays.
- Des atouts majeurs : l’Ethiopie a la particularité d’offrir l’un des climats des affaires les plus transparents parmi les pays en développement. Au sein du groupe des PMA (pays les moins avancés), il s’agit peut être de l'un des pays qui affichent les plus faibles taux de corruption administrative. Les crimes sont également rares et le niveau de sécurité des personnes et de la propriété est élevé.

L.L.D. : A la faveur des projets d’infrastructures et du programme de privatisation du gouvernement, de nouvelles opportunités se font jour en faveur de l’essor du secteur privé et, plus précisément, des investisseurs étrangers. Comment décririez-vous le processus d’ouverture de l’économie éthiopienne ?

S.E.Mme T.H.M. : Durant la dictature, entre 1975 et 1991, puis les premières années de la transition, l’Ethiopie a beaucoup souffert sur le plan social mais aussi économique. Le régime militaire avait étatisé tous les secteurs de l’économie. La mise en place de monopoles d’Etat s’est d’ailleurs ressentie sur le niveau des prix en général.
Dans ces conditions, le gouvernement s’est engagé dans un processus de développement dont il faut comprendre qu’il est mis en œuvre progressivement. L’ouverture du marché a ainsi été engagée, tout d’abord par l’octroi de licences commerciales, par l’adoption d’un code des investissements, mais également au travers d’une stratégie commerciale avec l’organisation de foires commerciales dans différents secteurs d’activités. Des progrès ont également été accomplis pour améliorer l’environnement des affaires. Un code sur la propriété intellectuelle a par exemple été adopté et je tiens à souligner que le gouvernement manifeste dans ce domaine une réelle volonté, en collaboration avec des organisations comme l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) qui a d’ailleurs installé un bureau de représentation en Ethiopie.

L.L.D. : Au-delà des performances de son secteur agricole, votre pays reste vulnérable aux crises alimentaires. Quelles sont les priorités pour consolider l’économie éthiopienne ? Dans quels secteurs votre pays peut-il accroître sa compétitivité, notamment en vue des projets de privatisation prévus par le gouvernement ?

S.E.Mme T.H.M. : Pour renforcer la sécurité alimentaire, l’une des principales priorités du gouvernement demeure le renforcement du réseau d’infrastructures routières et de voirie en général. L’Ethiopie étant un pays très montagneux, les difficultés d’accès à certaines régions lors des périodes de sécheresse rendent urgentes les avancées de ce programme routier. Un nouvel élan est également donné au développement du pays par le biais du processus de décentralisation et de la consolidation des pouvoirs des régions afin d’encourager et faciliter leur participation au dynamisme économique de l’ensemble du pays. C’est une démarche qui s’avère d’ailleurs positive et, au-delà, qui contribue à renforcer le sentiment d’appartenance nationale.
L’essor de l’agro-industrie constitue également une autre priorité de la politique économique conduite en Ethiopie. Des mesures ont par ailleurs été prises pour favoriser l’essor de secteurs d’activité comme l’horticulture. L’Ethiopie est un pays agricole. 85% de la population vit directement ou indirectement de la culture de la terre. Nous sommes aujourd’hui le premier exportateur africain de café. 50% de nos exportations agricoles, notamment de viande, sont destinées aux pays du Moyen-Orient. Cet aspect de notre économie est d’ailleurs particulièrement intéressant et certains investisseurs ont bien compris l’atout géographique dont dispose notre pays, au cœur de l’Afrique de l’Est et aux portes du Moyen-Orient, offrant ainsi autant de débouchés commerciaux au-delà de nos frontières.
Pour répondre à votre deuxième question, un certain nombre de privatisations ont en effet été lancées. Il reste aujourd’hui de grands monopoles publics, notamment dans le domaine des télécommunications et des banques. L’une des principales préoccupations du gouvernement reste toutefois de maintenir un équilibre entre les entrepreneurs nationaux et les entrepreneurs étrangers. Ce processus implique donc d’avancer étape par étape, afin de préparer l’économie éthiopienne à accueillir les investisseurs étrangers dans des conditions de concurrence équilibrées.
Le secteur bancaire a, par exemple, déjà été ouvert aux investisseurs nationaux et il présente aujourd’hui un paysage relativement diversifié. L’ouverture aux investisseurs étrangers interviendra sans doute prochainement. C’est également le cas du secteur des télécommunications. Ce secteur connaît aujourd’hui un fort développement. Si les premières entreprises étrangères a être venues s’implanter étaient suédoises, le marché éthiopien intéresse de plus en plus des entreprises japonaises, chinoises et même françaises avec Alcatel. France Télécom a récemment conclu une coopération au titre de l’aide publique au développement avec la compagnie nationale ETC.

L.L.D. : Le conflit interne en Somalie, où les troupes éthiopiennes sont intervenues pour soutenir le gouvernement fédéral de transition (GFT) et les tensions latentes entre votre pays et l’Erythrée font de la Corne de l’Afrique une zone extrêmement fragile. Comment évaluez-vous le poids de l’instabilité régionale sur l’Ethiopie ?

S.E.Mme T.H.M. : Je dois dire que dans un contexte plutôt instable de part et d’autre de la Corne de l’Afrique, notre pays reste relativement épargné, grâce avant tout à l’intérêt que partage l’ensemble de la population, dans toute sa diversité, à maintenir sa cohésion en faveur du développement du pays. Cet intérêt repose d’ailleurs sur un véritable sentiment d’appartenance national, résultant pour une large part du patrimoine immatériel de l’Ethiopie, riche d’une longue histoire qui demeure encore profondément ancrée dans l’esprit des Ethiopiens.
L’intervention de l’armée éthiopienne en somalie a cependant un coût, mais le coût de la stabilité se révèle bien plus important.
L’arbitrage du contentieux frontalier avec l’Erythrée a également un coût, si l’on considère ce que représente la cession d’une ville comme Badmé qui, historiquement, fait partie intégrante de l’Ethiopie, et auquel il faut ajouter les pertes humaines du conflit qui a opposé les deux pays à la fin des années 1990.

L.L.D. : Avec l’effondrement de l’Etat de droit en Somalie, la Corne de l’Afrique est devenue depuis le 11 septembre 2001 une zone stratégique de la lutte contre le terrorisme. Comment percevez-vous la situation en Somalie et, plus particulièrement, la menace que posent encore les groupes terroristes sur la sécurité de la région ?

S.E.Mme T.H.M. : Je tiens tout d’abord à souligner que notre région n’a pas découvert la menace du terrorisme avec le 11 septembre 2001. Bien auparavant, des attentats terroristes ont été commis comme en 1996, contre le Président égyptien Osni Moubarak.
L’Ethiopie a été entraînée dans le conflit inter-somalien. Dès avant l’hiver 2006, des infiltrations terroristes en territoire éthiopien ont obligé le gouvernement à réagir. Notre pays avait-il le choix ? Il ne pouvait attendre qu’une force multilatérale soit mise en place, dont on voit aujourd’hui qu’elle requiert au-delà de la volonté politique, des moyens financiers et logistiques.
L’ensemble des pays concernés par ce conflit est aujourd’hui satisfait de l’intervention de l’Ethiopie en Somalie. La formation du gouvernement provisoire somalien a été soutenue par l’Union africaine, les Nations unies et l’Union européenne. L’ensemble des partenaires sont également conscients qu’ils portent le fardeau de la lutte contre le terrorisme dans la Corne de l’Afrique. Nous avons à cet égard établi une coopération avec les Etats-Unis, notamment en matière de renseignement et d’échanges d’information.
Une certaine stabilité a été restaurée en Somalie avec le rétablissement des institutions de l’Etat. Je crois que les organisations terroristes sont aujourd’hui sérieusement affaiblies, même si l’on ne peut écarter aucun risque de reprise d’un conflit de large envergure comme ce fut déjà le cas. De plus, les discussions qui se sont tenues récemment à Djibouti ont ouvert certaines perspectives pour la reprise du dialogue et peut-être d’une réconciliation, même si les éléments les plus durs de l’opposition au gouvernement provisoire somalien restent hostiles à un compromis pacifique. Mais, je pense vraiment qu’il existe maintenant une opportunité de relancer le dialogue inter-somalien.

L.L.D. : Avant de prendre vos fonctions à Paris, vous avez assumé celles d’Ambassadeur d’Ethiopie en Côte d’Ivoire au moment où ce pays traversait une grave crise politique. Au-delà de ce cas et tenant compte de la situation du Darfour, quelle est votre vision des fragilités politiques, économiques et sociales à la source des conflits africains ?

S.E.Mme T.H.M. : La crise en Côte d’Ivoire a justement commencé quelques mois après mon arrivée en qualité d’Ambassadeur d'Ethiopie à Abidjan. Mais je tiens en premier lieu à souligner que les conflits en Afrique revêtent plusieurs dimensions. Ils peuvent découler tant de conditions intérieures que du contexte extérieur. La diversité ethnique et l’existence de multiples cultures régionales au sein d'un même pays représentent en général un atout, mais elles peuvent aussi se manifester comme un défi en l’absence d’une bonne gouvernance. Tous ces conflits, que ce soit en Côte d’Ivoire, dans la région du Darfour, en Ethiopie, etc… sont cependant la cause du manque de développement économique. Pour lutter contre la pauvreté endémique, l'Afrique a donc tout d’abord besoin d'une paix durable. L’insuffisance d’institutions à la hauteur de la démocratie ne facilite pas la tâche de ce point de vue. Avec le phénomène de mondialisation, il est toutefois devenu tellement simple d’exagérer les problèmes lorsqu’il s’agit de l’Afrique. Par conséquent, l’absence de paix en Afrique peut aussi constituer un problème en Europe ou ailleurs. Ces défis doivent être appréhendés dans un contexte global.

L.L.D. : Votre pays a été élu le 25 octobre 2007 membre du Conseil exécutif de l’UNESCO auprès de laquelle vous assurez également les fonctions d’Ambassadeur, Délégué permanent de l’Ethiopie. Quels doivent être, selon vous, les priorités du programme de travail de l’UNESCO pour la période de 2008-2009 ? Comment s’articule la coopération entre votre pays et l’UNESCO, notamment en vue de l’accomplissement des Objectifs du millénaire pour le développement (OMD) et en particulier des objectifs de Dakar concernant l’Education pour tous ?

S.E.MmeT.H.M. : Pour accomplir les Objectifs du millénaire et, plus particulièrement, celui d’une « Education pour tous », l’UNESCO a mis en exergue sa volonté de donner la priorité au travail des institutions (comme l’Initiative pour la formation des enseignants en Afrique subsaharienne ou TTISSA) visant à permettre à l’Afrique d’accomplir ses objectifs. L’UNESCO doit en effet se concentrer sur cette priorité en Afrique. L’Union africaine a, pour sa part, axé ses efforts dans les domaines de la résolution des conflits et de l’éradication de la pauvreté et des maladies pandémiques comme le paludisme et le VIH/SIDA. Toutefois, la stabilisation de certaines zones où les tensions perdurent demeure une nécessité fondamentale.
L’ancrage d’un processus de développement et d’un climat de paix durables en Afrique constitue par ailleurs une donnée essentielle pour enrayer le phénomène d’immigration non souhaité par les pays du Nord. C’est un sujet d’actualité qui sature actuellement la politique mondiale. Le développement économique de l’afrique requiert pour cela l’apport d’investissements permettant l’exploitation de ses diverses richesses, aussi bien que la création des emplois dont a besoin la jeunesse du continent. C’est ce que l’Union africaine et la Commission économique pour l’Afrique des Nations unies (UNECA) souhaitent accomplir. Comme beaucoup de pays africains, l’Ethiopie s’est fixée en ce sens comme objectif principal l'éradication de la pauvreté par l’essor de son économie, processus qui inclut une forte participation de ses partenaires.

L.L.D. : La France a adopté en février dernier une convention fiscale avec l’Ethiopie complétant l’accord d’encouragement et de protection réciproque des investissements. Dans quels secteurs d’activités les opportunités d’intensification des échanges économiques bilatéraux vous paraissent-elles les plus prometteuses ?

S.E.MmeT.H.M. : La Chambre des représentants du peuple de l'Ethiopie a en effet ratifié l’accord d’encouragement et de protection réciproque des investissements signé entre les deux pays en mai 2008. Cet accord permet de faciliter et simplifier les démarches pour que les entreprises françaises investissent dans l’économie éthiopienne.
Les investissements français sont d’ailleurs attendus dans différents secteurs d’activités porteurs comme l'agro-industrie, les mines, la construction de routes ainsi que dans le tourisme. Déjà implanté en Ethiopie, le groupe Accor est, par exemple, en train de construire son premier hôtel à Addis Abeba. De même, il existe de nombreuses opportunités pour les investisseurs français qui souhaitent s’impliquer dans le secteur du cuir (chaussures et vêtement). Il faut bien comprendre que l’Ethiopie représente un grand marché et un carrefour reliant l’Afrique, le Moyen-Orient et l’Asie. Tout investisseur français sera toujours le bienvenu dans notre pays.
Concernant la relation bilatérale, je tiens à souligner que l’Ethiopie et la France jouissent de très bonnes relations diplomatiques qui méritent de s’intensifier au-delà du dialogue politique, pour progresser dans les domaines économique et culturel, et qui s’illustrent notamment au travers des jumelages qui existent dèjà entre nos villes et nos institutions. Notre pays est également en train de préparer son adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie en qualité de membre observateur. La situation actuelle présente donc tous les facteurs positifs et encourageants ouvrant la voie à un avenir encore meilleur.

L.L.D. : Pouvez-vous d’ores et déjà anticiper un intérêt accru des entrepreneurs français pour le marché éthiopien ?

S.E.Mme T.H.M. : Le potentiel le plus prometteur de la coopération économique entre l’Ethiopie et la France réside dans des secteurs comme l’agro-industrie, où des opportunités existent aujourd’hui notamment dans la chaîne de production de viande, mais aussi l’horticulture où des entreprises françaises sont déjà présentes, ainsi que dans le secteur des infrastructures.
Mais pour intensifier ces échanges, il est désormais nécessaire de prendre de la distance par rapport aux concepts dépassés tels que, par exemple, la distinction faite entre Afrique francophone et anglophone, qui s’est beaucoup estompée surtout si l’on raisonne en terme de potentiels d’investissement. De plus, n’ayant pas vécu la colonisation ou subit de profonde influence extérieure, l’Ethiopie ignore la notion de partenariat privilégié au sens traditionnel de ce terme.
L’intérêt des entreprises françaises tend en effet à se faire ressentir davantage. Mais il existe aussi un fort intérêt en Ethiopie à l’égard du savoir-faire français dans certains domaines et, plus largement, en vue de développer les échanges commerciaux avec la France. Je dois cependant préciser que ces prédispositions ne se sont pas encore traduites de manière réellement significative. Les investisseurs les plus actifs sont aujourd’hui les entreprises asiatiques, notamment les entreprises chinoises, indiennes et japonaises, même si notre pays cherche à se doter du plus vaste éventail de partenaires possible.
Je voudrais également évoquer la question de l’image qui a été étiquetée à notre pays. L’Ethiopie d’aujourd’hui n’est plus la même que celle de la fin de la dictature militaire. Elle a souffert, entre le milieu des années 1970 et 1991, de la mal-gouvernance et de l’isolement, se retrouvant de fait écartée des grands progrès notamment technologiques accomplis à travers le monde durant cette période. Or, le régime qui gouvernait alors l’Ethiopie ne se focalisait que sur le maintien et le renforcement de l’unité nationale et de l’intégrité du territoire, délaissant le développement du pays et laissant ainsi se propager des famines qui continuent de nous nuire aujourd’hui.
Or, cette image à trop souvent tendance à persister dans l’esprit de nombreux Occidentaux, alors qu’elle ne correspond plus à la réalité du pays. Des efforts considérables ont été faits et portent leurs fruits progressivement. La sécurité alimentaire demeure une priorité pour le
gouvernement. Mais surtout, l’Ethiopie vit aujourd’hui une phase de forte croissance, qu’accompagne le développement de nombreux secteurs de l’économie.