vendredi 28 novembre 2008


Le Cabinet




Hillary Clinton



Pressentie comme Secrétaire d’Etat
CV : 61 ans, sénatrice de New York depuis 2001, ancienne Première Dame (1992-2000).
Atouts : elle a voyagé dans le monde entier et maîtrise parfaitement les dossiers internationaux. Elle partage avec Barack Obama la volonté de restaurer l’image des Etats-Unis dans le monde. Sa nomination permettrait de tourner définitivement la page des primaires démocrates très disputées.
Faiblesses : elle a longtemps accusé Barack Obama de naïveté en politique étrangère. Elle est moins catégorique que le président élu sur la nécessité d’un retrait rapide d’Irak. Possible conflit d’intérêt en raison des donations de dirigeants étrangers à la Fondation de son mari. Ancienne candidate à la présidence, Hillary Clinton acceptera-t-elle de jouer les seconds rôles ?




Tim Geithner.
Nommé secrétaire au Trésor
CV : 47 ans, président de la Réserve fédérale de New York, ancien secrétaire adjoint au Trésor chargé des affaires internationales (1999-2001).
Atouts : Il est, avec l’actuel secrétaire au Trésor Henry Paulson, l’un des architectes du plan de sauvetage des banques de 700 milliards de dollars, dont il devra assurer la mise en œuvre s’il est confirmé. Il a passé toute sa carrière à gérer des crises financières. Il rassure Wall Street. Démocrate modéré, pragmatique, il est également apprécié des républicains. Expert reconnu, il n’a jamais travaillé pour un établissement financier de Wall Street, ce qui lui donne un avantage pour promouvoir une meilleure régulation du système financier voulue par Barack Obama.
Faiblesses : Peu connu en dehors du monde de la finance. Il incarne la continuité, ce qui risque de lui aliéner une partie de l’électorat de Barack Obama, avide de changement. Il devra séduire un Congrès particulièrement sceptique sur le plan de sauvetage des banques.












Robert Gates.

Pressenti pour rester secrétaire à la Défense
CV : 65 ans, secrétaire à la Défense depuis 2006, ancien directeur de la CIA.
Atouts : depuis deux ans, il incarne la nouvelle politique américaine en Irak, après l’approche belliqueuse de son prédécesseur Donald Rumsfeld. Robert Gates peut se prévaloir d’une amélioration relative de la sécurité dans le pays. S’il décide de le garder à son poste, Barack Obama confirmerait sa volonté d’une transition « en douceur ».
Faiblesses : nommé par George Bush, on le voit difficilement mener à terme le retrait américain d’Irak, promis par le président élu. S’il est confirmé, il est peu probable qu’il reste en poste pendant toute la durée du mandat de Barack Obama.





Tom Daschle.

Pressenti comme secrétaire à la Santé
CV : 60 ans, ancien sénateur du Dakota du Sud, numéro un des démocrates au Sénat de 1994 à 2004.
Atouts : fait partie du premier cercle du président élu, dont il est considéré comme l’un des mentors. Il a été l’un des premiers à l’encourager à se lancer dans la course à la Maison Blanche. Spécialiste de la couverture maladie, priorité de Barack Obama, dont il devra mettre en œuvre la promesse électorale d’un meilleur accès aux soins, dans un pays où près d’une personne sur six n’a pas d’assurance santé.
Faiblesses : parlementaire pendant 26 ans, jusqu’à sa défaite électorale de 2004, il incarne mal le changement. Risque de conflit d’intérêt avec ses fonctions, depuis 2004, de conseiller pour une société de lobbying dans le secteur de la santé.






Eric Holder.


Pressenti comme ministre de la Justice
CV : 57 ans, ancien procureur, ancien numéro 2 du département de la justice dans l’administration Clinton. Fils d’immigrants venus de la Barbade.
Atouts : proche de Barack Obama, Eric Holder a fait partie du comité de sélection du candidat à la vice-présidence. Si sa nomination est confirmée, ce croisé anti-corruption serait le premier Afro-Américain à diriger le ministère de la Justice. Il devra restaurer l’image d’un département terni par la présidence Bush et devra notamment gérer la fermeture de Guantanamo.
Faiblesses : vétéran de l’ère Clinton, on lui reproche notamment son rôle dans la grâce controversée accordée en fin de mandat par l’ancien président à Marc Rich, riche courtier et généreux donateur du parti démocrate, accusé d’évasion fiscale.



Janet Napolitano.


Pressentie comme secrétaire à la Sécurité intérieure
CV : 51 ans, gouverneure de l’Arizona depuis 2002.
Atouts : soutien de la première heure de Barack Obama. Elle est réputée pragmatique et adepte de l’approche bipartisane. A la tête d’un Etat frontalier avec le Mexique, elle maîtrise le dossier de l’immigration clandestine, dont elle héritera si sa nomination est confirmée.
Faiblesses : ses adversaires républicains de l’Arizona l’accusent d’être une girouette qui tourne avec le vent.




Bill Richardson.



Pressenti comme Secrétaire au Commerce
CV : 61 ans, gouverneur du Nouveau Mexique depuis 2002, ancien secrétaire à l’Energie, ancien ambassadeur à l’ONU sous l’administration Clinton.
Atouts : Très courtisé par Hillary Clinton, Il a soutenu Barack Obama, après son retrait des primaires démocrates. Il espérait être nommé secrétaire d’Etat. D’origine hispanique, sa nomination serait un geste en direction de la communauté latino, qui a été déterminante dans la victoire de Barack Obama.
Faiblesses : Il a critiqué récemment l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA), qu’il avait pourtant approuvé lors de sa signature sous l’administration Clinton.


La garde rapprochée à la Maison Blanche




Emanuel Rahm.

Nommé Secrétaire général de la Maison Blanche, un poste clé aux Etats-Unis, l’équivalent d’un premier ministre de l’ombre.
CV : 49 ans, représentant de l’Illinois depuis 2003, ancien banquier, ancien conseiller du président Bill Clinton.
Atouts : proche de Barack Obama, « filière Chicago ». Resté neutre pendant les primaires démocrates, il est aussi à l’aise avec le président élu qu’avec le clan Clinton. Il maîtrise les rouages du Congrès aussi bien que ceux de la Maison Blanche.
Faiblesses : les républicains lui reprochent une approche partisane, qui tranche avec le slogan du changement promu par Barack Obama. Rahm Emanuel a soutenu la guerre en Irak. Il incarne la continuité avec l’ère Clinton.











David Axelrod.
Nommé conseiller à la Maison Blanche
CV : 55 ans, consultant politique, stratège en chef de la campagne Obama.
Atouts : présenté comme l’architecte de la victoire de Barack Obama, dont il a défini l’image et le message. Il fait partie du premier cercle du président élu, « filière Chicago ».
Faiblesses : très politique, on le surnomme déjà «le Karl Rove d’Obama ».










Valerie Jarett.


Nommée conseillère à la Maison Blanche
CV : 52 ans, avocate, experte des questions immobilières, ancienne collaboratrice de Richard Daley, maire de Chicago. Son arrière grand-père a été le premier Afro-Américain diplômé du prestigieux MIT (Massachussets Institute of Technology). Née à Shiraz (Iran).
Atouts : intime de longue date du couple Obama, « filière Chicago ». Familière des questions locales, elle sera chargée à la Maison Blanche des relations avec les Etats et les municipalités.
Faiblesses : elle n’a jamais eu de responsabilités nationales.











Robert Gibbs

Nommé porte-parole de la Maison Blanche
CV : 37 ans, porte-parole de Barack Obama depuis son entrée au Sénat en 2004. Ancien attaché de presse de John Kerry
Atouts : Très proche du président élu. Familier des rouages de Washington. « Press Secretary », il sera le visage et la voix du futur Président, par le biais des deux points de presse quotidiens organisés à la Maison Blanche.
Faiblesses : Réputé pour son caractère volcanique.


James Jones
Pressenti comme conseiller à la sécurité nationale
CV : 64 ans, ancien général du corps des "marines", ancien commandant de l’OTAN.
Atouts : Ancien militaire respecté à droite comme à gauche. Très critique sur la gestion de la guerre en Irak par l’administration Bush, qu’il a qualifiée de « débâcle », il a aussi tiré la sonnette d’alarme sur la dégradation de la situation en Afghanistan. A la tête du conseil de sécurité nationale, installé à la Maison Blanche, il aurait en charge la coordination de la diplomatie et des affaires militaires.
Faiblesses : Pas d’expérience politique.


















Larry Summers.
( Photo : Kevin Lamarque / Reuters )
Larry Summers

Nommé directeur du Conseil économique national
CV : 54 ans, professeur d’économie, ancien secrétaire au Trésor (1999-2001), ancien président de Harvard, ancien économiste en chef à la Banque mondiale.
Atouts : Expert reconnu de la finance mondiale. On le donnait favori pour revenir au Trésor. C’est Tim Geithner, dont il a été le mentor sous l’administration Clinton, qui est désormais pressenti. La direction du conseil économique national est un poste clé de coordination des politiques économiques.
Faiblesses : l’aile gauche du parti démocrate lui reproche d’avoir accompagné la dérégulation du secteur financier à la fin des années 90. Il a dû démissionner de la présidence de la prestigieuse université de Harvard après des propos controversés sur « le manque d’aptitude intrinsèque » des femmes en sciences.

Aucun commentaire: