mercredi 29 juillet 2009

Un hommage sincère à notre Ambassadeur d’Ethiopie en France



Je tiens à rendre un hommage au travail et à l’humanité de son excellence Madame l’Ambassadeur Tadelech Hailé Mickaël qui a quitté ses fonctions et la France en juillet 2009.

Madame Hailé Mickaël a fait un travail remarquable depuis son arrivée en France en avril 2006.
Très vite, elle s’est intéressé aux projets de l’association France Ethiopie dans la région lyonnaise et elle a fait plusieurs fois le déplacement à Lyon et Villeurbanne pour soutenir les actions.

Je retiendrai à titre personnel plusieurs événements et échanges marquants avec son excellence.
En juillet 2007, elle a participé avec force et sincérité aux Dialogues en humanité au Parc de la Tête d’Or. Le témoignage de sa vie, raconté avec humilité et simplicité, a ému les personnes présentes pour l’écouter.
Sa participation et son soutien au festival « Couleurs d’Ethiopie 2000 » au début 2008, son intervention à la conférence sur les femmes engagées le 7 mars 2009, m’a beaucoup touché.
Et puis, Tadelech reste une femme et une mère, attachée aux valeurs de la famille. Elle n’a pas oublié les prénoms de mes enfants et leur portait à chaque rencontre une grande affection.

Je vous remercie, votre excellence, et vous souhaite de poursuivre vos combats dans vos nouvelles fonctions.

mardi 21 juillet 2009

Une magnifique ambiance aux Nuits de Fourvière Samedi 18 juillet 2009





Samedi 18 juillet, trois très grands artistes éthiopiens qui ont façonné le son de l’Éthiopie ont enflammé la foule venue nombreuse aux Nuits de Fourvière.
Mahmoud Ahmed , Alèmayèhu Eshèté et Gétatchèw Mèkurya ont su mettre une ambiance de fête autour des grands classiques de la musique contemporaire éthiopienne. Ils étaient accompagnés par le groupe Badume.
La voix brûlante et mélancolique du bluesman Mahmoud Ahmed est aujourd’hui célébrée comme l’une des plus belles de notre planète. Alèmayèhu Eshèté, le « James Brown éthiopien », est un artiste mythique à la présence scénique irrésistible. Quant à Gétatchèw Mèkurya, il est un géant du saxophone, au jeu à la personnalité impétueuse et flamboyante.

Peu avant dans l’après-midi, une rencontre a eu lieu avec Son excellence Madame l’Ambassadeur d’Éthiopie en France, venue spécialement pour l’événement.
Mme Tadelech Hailé Mickael s’est même prêtée au jeu puisqu’en véritable fan, elle a demandé une dédicace aux artistes.

MERCI

vendredi 17 juillet 2009

Nuit destination Afrique


Ethiopiques
Mahmoud Ahmed - Alèmayèhu Eshèté - Gétatchèw Mèkurya
Aldo Romano, Louis Sclavis, Henri Texier

Un voyage en Afrique qui débutera entre jazz et images avec un trio de rêve, rejoint par le photographe Guy Le Querrec. Destination finale : l’Éthiopie, représentée par trois génies de l’âge d’or d’une contrée musicale fascinante et méconnue.

Dans les années 1960 et 70, marquées par le déclin du règne impérial et l’avènement d’une violente dictature militaire, les groupes de soul, les combos et les big bands sont l’espoir vibrant de l’Éthiopie. Défiant la censure, souvent contraints à l’exil, les musiciens éthiopiens ont gravé sur vinyls et cassettes des monuments jazz et funk, des sommets précurseurs de l’afro beat. Ces épopées musicales ont été révélées au monde par un français, Francis Falceto, inventeur d’une collection de disques baptisée Ethiopiques.

Pour la première fois en France, ce concert réunit trois des plus grands artistes immortalisés par Ethiopiques et qui ont façonné le son de leur pays, accompagnés par le groupe Badume.
La voix brûlante et mélancolique du bluesman Mahmoud Ahmed est aujourd’hui célébrée comme l’une des plus belles de notre planète. Alèmayèhu Eshèté, le « James Brown éthiopien », est un artiste mythique à la présence scénique irrésistible. Quant à Gétatchèw Mèkurya, il est un géant du saxophone, au jeu à la personnalité impétueuse et flamboyante.

Les périples africains des jazzmen Aldo Romano, Louis Sclavis et Henri Texier ont débuté voilà vingt ans, à l’initiative du photographe Guy Le Querrec. Ce compagnonnage a donné naissance à un sublime triptyque discographique : Carnets de routes, Suite africaine, African Flashback. Trois voyages sonores dans lesquels Guy Le Querrec, photographe du jazz par excellence, est membre à part entière de ce trio. Parcourant l’Afrique d’ouest en est avec les musiciens, le photographe de l’agence Magnum y a gagné le surnom de « griot du trio ».

Cette réunion légendaire, née lors d’une première tournée en Afrique en 1990, se poursuit aujourd’hui à travers des concerts où Romano, Sclavis et Texier partagent la scène avec les photographies de Le Querrec. Dialoguant avec les images projetées, les musiciens revivent et réinterprètent ces voyages et donnent à entendre leur Afrique, avec lyrisme et invention.

jeudi 16 juillet 2009

Discours de Barack Obama à Accra au Ghana le 11 juillet 2009



Le discours prononcé le samedi 11 juillet 2009 à Accra par Obama peut être considéré comme un acte fondateur pour l’Afrique à condition que les Africains se saisissent de ce discours pour transformer leur destin, destin qui est entravé par des pratiques anti démocratiques, les conflits, la corruption, la mauvaise gouvernance et l’absence de vision politique de la plupart des dirigeants africains qui se contentent de tendre la main, de recevoir l’aide publique au développement, de faire prospérer leur patrimoine personnel aux dépends de leurs pays et de leurs populations.

Le discours d’Obama peut être articulé autour de quatre points essentiels que sont la responsabilité des Africains, l’Afrique dans le monde, la bonne gouvernance et la problématique de l’aide au développement. Sur ces quatre grands thèmes le discours d’Obama est clair, sans émotion et diablement rationnel en fonction de ce que doivent être les Africains dans le monde de demain. Les Africains qui sont habitués à être caressés dans le sens du poil en sont pour leurs frais avec Obama qui n’hésite pas à leur parler en tant qu’Africain ; Obama a rappelé dans son discours que son grand père était cuisinier pour les Britanniques au Kenya et que son père a grandi en élevant des chèvres dans un petit village avant d’aller aux Etats Unis.



Le choix du Ghana est un choix explicite et volontaire. Le Ghana a été toujours le fer de lance dans la mise en place du panafricanisme à travers ses divers dirigeants comme Kwame Nkrumah. De plus, dans sa version moderne le Ghana a montré à la face du monde que l’alternance politique était tout à fait possible en Afrique, signifiant ainsi que l’avenir de l’Afrique est entre les mains des Africains ; l’Afrique est riche d’une histoire que les Africains se doivent de revisiter, ce qui favorise l’estime de soi et qui permet de forger une identité dans un monde concurrentiel hyper développé.

Le problème actuel de l’Afrique est que l’espoir des générations nées du panafricanisme a cédé le pas au cynisme et souvent au désespoir des générations actuelles. Certes la carte coloniale a favorisé les problèmes actuels et la naissance des conflits, mais la raison tient aussi essentiellement au fait que les Africains eux-mêmes ne sont pas capables de se construire une identité propre autre que celle que l’Occident a bien voulu leur accorder et dont ils se satisfont en essayant pour les dirigeants de conserver le pouvoir. De ce commentaire que l’on peut faire du discours d’Obama, essayons de voir comment il construit les quatre thèmes évoqués en amont des remarques que nous avons faites.
Obama dit aux Africains qu’il possible de vaincre la maladie, de changer fondamentalement les choses à condition de faire des efforts et d’inscrire ces efforts dans le temps. L’Amérique sera aux côtés de l’Afrique en tant que partenaire et en tant qu’amie. Le discours d’Obama est clair. Il change avec ce que l’on a l’habitude d’entendre avec la Françafrique qui souvent diffuse le message de pitié en direction des pays africains. Même si le Commonwealth a un discours un peu différent, le fond reste le même et les pays africains s’accommodent assez bien du statut de victime dont les effets se prolongent auprès des populations vivant en Afrique mais aussi auprès de la diaspora surtout française qui a beaucoup de mal à s’organiser.

L'Afrique n'a pas besoin d'hommes forts, elle a besoin d'institutions fortes
Obama met l’accent sur l’organisation et sur la méthode. La réflexion est lancée : que les pays africains en fonction de leur identité à retrouver organisent les conditions de la mise en œuvre de l’organisation et de la méthode. Pour Obama, s’il est important de se libérer du contrôle d’autres nations, il est encore plus important de construire sa propre nation. D’un point de vue méthodique, Obama récuse les coups d’Etat et les changements de constitution opportunistes des dirigeants pour rester au pouvoir. L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, elle a besoin d’institutions fortes.
L’Afrique ne peut se développer seule. Elle a besoin de nombreux partenaires. Obama propose à l’Afrique de soutenir un développement qui apporte des opportunités au plus grand nombre, mais il introduit de nombreuses conditions. Si l’Amérique est prête à aider l’Afrique, Obama exige que son administration accorde plus d’attention à la corruption, aux conditions de formation et d’exercice d’une activité économique sans avoir à payer un bakchich. Pour étayer ces propos, Obama prend appui sur la réussite des Africains aux Etats Unis. Pour Obama, les Africains vivant aux Etats Unis se portent bien, ils ont le talent et l’esprit d’entreprise. Pourquoi ces Africains réussissent-ils mieux aux Etats Unis que dans leurs propres pays alors que le continent est riche en ressources naturelles ?

Pour Obama, si les matières premières et le pétrole procurent des opportunités, encore faut-il que les revenus provenant de la vente des ces produits soient investis dans les pays d’origine pour favoriser les infrastructures de base, développer une force de travail compétente et créer de l’espace pour les petites et moyennes entreprises qui favorisent l’emploi. Pour Obama, les Africains doivent être capables de se prendre en charge en développant l’agriculture grâce à une focalisation sur les nouvelles méthodes et technologiques pour les agriculteurs locaux qui favorisent la sécurité alimentaire.

L’aide n’est pas une fin en soi, l’objectif de l’assistance étrangère doit être de créer les conditions pour qu’elle ne soit plus nécessaire. Les Africains doivent être capables d’arriver à une situation d’autosuffisance alimentaire qui leur permettra d’exporter de la nourriture dans les autres pays et gagner de l’argent. Oui les Africains peuvent le faire.


La bonne gouvernance

Pour réussir, les Africains doivent être capables de créer les conditions d’une bonne gouvernance institutionnelle. Cette gouvernance doit courageusement prendre en compte toutes les identités, tribales, ethniques, religieuses et nationales en essayant de construire un mode de gestion qui mette l’accent sur le respect de la valeur humaine, sur la dignité de chacun, sur la volonté de lutter contre la corruption et de réfléchir sur une dépendance trop forte par rapport aux matières premières et minérales.

La bonne gouvernance permet d’accélérer la prospérité à travers les partenariats public/privé qui mettent des investissements dans de meilleures routes, dans l’électricité, dans le renforcement des capacités à la formation des entrepreneurs, des services financiers qui ne s’arrêtent pas aux villes mais doivent s’étendre aux zones pauvres et rurales. Il faut que l’Afrique réfléchisse que les nouvelles technologies d’avenir capables de développer l’énergie solaire, l’énergie bio thermique et les biocarburants. C’est l’enjeu fondamental qui est donné à l’Africain du 21ème siècle.


L’aide au développement

Pour Obama, l’aide au développement telle que la conçoivent les Africains n’est pas le point de référence ultime. L’Afrique, tout en travaillant avec les grands pays partenaires dont les Etats Unis, doit mettre en place les conditions de son propre développement. Après la victoire politique des indépendances, l’Afrique doit absolument savoir que les opportunités de responsabilité, de bonne gouvernance et la place de l’Afrique dans le monde ne viendront pas d’ailleurs mais des décisions que les Africains prendront, de ce que les Africains feront et de la capacité de faire naître l’espoir pour leurs peuples. Le triomphe de la justice est un élément fondamental dans cette œuvre monumentale. Dans ce triomphe de la justice, la jeunesse doit prendre toute sa place en interpellant en permanence les leaders responsables, en utilisant toute son énergie et toute son instruction pour créer de nouvelles richesses et pour construire de nouvelles connexions

mercredi 15 juillet 2009

Une piscine refuse son accès à des enfants noirs États-Unis

Les faits remontent au 29 juin. Ce jour-là, la piscine privée du Valley Club, située dans la banlieue de Philadelphie, demande à un groupe d’enfants noirs et hispaniques de ne plus revenir.

Les soixante-cinq enfants séjournaient dans une colonie de vacances, qui a déboursé 1 950 dollars pour que les bambins puissent se rendre chaque lundi à la piscine. Mais sur place, des enfants disent avoir entendu des gens demander ce que faisaient "des gamins noirs" à la piscine. Certains auraient dit craindre des vols. Dans la foulée, des familles blanches auraient même retiré leurs enfants de la piscine.



Enquête de la commission des droits de l'Homme

La colonie de vacances a été remboursée des 1 950 dollars quelques jours plus tard, sans explication. Plus tard, la direction de la piscine a réfuté les allégations de racisme, préférant mettre l’accent sur des préoccupations de sécurité, de surpeuplement et de bruit. "Nous avons sous-estimé notre capacité à accueillir tout le monde," avance ainsi John Duesler, président du club.

Alors que certains parents envisagent de porter plainte pour racisme, une enquête a été ouverte par la commission des droits de l’Homme de l’État de Pennsylvanie. Selon CNN.com, Bernice Duesler, la femme du président du club, a proposé dimanche aux enfants concernés de revenir à la piscine. "Si les questions de sécurité peuvent être résolues, nous aimerions les revoir," a-t-elle déclaré. Reste à savoir si les enfants
meme s'ils ont elus un noir a la tete de leur pays LE RACISME EST TOUJOUR LA

Barack Hussein Obama : discours du Caire


International Moyen Orient
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Mis à Jour le : 5 juin 2009 18:10
Barack Hussein Obama : discours du Caire (traduction)
5 juin 2009« Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu’ils peuvent bâtir. L’Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens, mais il doit aussi reconnaitre ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l’existence d’Israël. En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l’existence d’Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine. Les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. (Applaudissements) Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza ne sert pas à promouvoir la sécurité d’Israël, l’absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. Des améliorations dans la vie de tous les jours du peuple palestinien doivent constituer une partie cruciale de la feuille de route pour la paix. » Transcription officielle VF et video.


Barack Obama, le Caire, 4 juin 2009

Je vous remercie. Bonjour à tous. C’est pour moi un honneur de me trouver dans cette ville intemporelle qu’est le Caire et d’être reçu par deux institutions remarquables. Depuis plus de mille ans, Al-Azhar est un haut lieu de transmission du savoir dans le monde musulman et, depuis plus d’un siècle, l’université du Caire est une source de progrès pour l’Égypte. Ensemble, vous représentez l’harmonie entre la tradition et le progrès. Je vous suis reconnaissant de votre hospitalité et de celle du peuple égyptien. Je suis fier aussi de vous transmettre la bonne volonté du peuple américain et une salutation de paix de la part des communautés musulmanes de mon pays : « Salamm aleïkoum ». (Applaudissements)

Notre rencontre survient à un moment de grande tension entre les États-Unis et les musulmans du monde entier - tension ancrée dans des forces historiques qui dépassent le cadre des débats actuels de politique générale. Les relations entre l’islam et l’Occident se caractérisent par des siècles de co-existence et de coopération, mais aussi par des conflits et des guerres de religion. Dans un passé relativement plus récent, les tensions ont été nourries par le colonialisme qui a privé beaucoup de musulmans de droits et de chances de réussir, ainsi que par une guerre froide qui s’est trop souvent déroulée par acteurs interposés, dans des pays à majorité musulmane et au mépris de leurs propres aspirations. En outre, les mutations de grande envergure qui sont nées de la modernité et de la mondialisation ont poussé beaucoup de musulmans à voir dans l’Occident un élément hostile aux traditions de l’islam.

Des extrémistes violents ont exploité ces tensions auprès d’une minorité de musulmans, qui pour être réduite n’en est pas moins puissante. Les attentats du 11 septembre 2001, conjugués à la poursuite des actions violentes engagées par ces extrémistes contre des civils, ont amené certains dans mon pays à juger l’islam inévitablement hostile non seulement à l’Amérique et aux pays occidentaux, mais aussi aux droits de l’homme. La peur et la méfiance se sont ainsi accentuées.

Tant que notre relation restera définie par nos différences, nous donnerons du pouvoir à ceux qui sèment la haine et non la paix et qui encouragent le conflit au lieu de la coopération qui peut aider nos deux peuples à connaître la justice et la prospérité. C’est ce cycle de la méfiance et de la discorde qui doit être brisé.



Un nouveau départ
Je suis venu ici au Caire en quête d’un nouveau départ pour les États-Unis et les musulmans du monde entier, un départ fondé sur l’intérêt mutuel et le respect mutuel, et reposant sur la proposition vraie que l’Amérique et l’islam ne s’excluent pas et qu’ils n’ont pas lieu de se faire concurrence. Bien au contraire, l’Amérique et l’islam se recoupent et se nourrissent de principes communs, à savoir la justice et le progrès, la tolérance et la dignité de chaque être humain.

Ce faisant, je reconnais que le changement ne se produira pas du jour au lendemain. Il y a eu beaucoup de publicité à propos de mon discours, mais aucun discours ne peut éradiquer des années de méfiance, et dans l’espace de cet après-midi, je n’ai pas la réponse non plus aux questions complexes qui nous ont menés au point où nous sommes maintenant. Mais je suis convaincu que pour aller de l’avant, nous devons dire ouvertement entre nous ce que nous recelons dans notre coeur et que trop souvent nous n’exprimons qu’à huis clos. Nous devons consentir un effort soutenu afin de nous mettre à l’écoute et d’apprendre les uns des autres ; de nous respecter mutuellement et de rechercher un terrain d’entente. Comme le dit le Saint Coran, « Crains Dieu et dis toujours la vérité ». (Applaudissements) C’est ce que je vais essayer de faire aujourd’hui - de dire la vérité de mon mieux, rendu humble par la tâche qui nous attend et ferme dans ma conviction que les intérêts que nous partageons parce que nous sommes des êtres humains sont beaucoup plus puissants que les forces qui nous séparent.

Cette conviction s’enracine en partie dans mon vécu. Je suis chrétien, mais mon père était issu d’une famille kényane qui compte des générations de musulmans. Enfant, j’ai passé plusieurs années en Indonésie où j’ai entendu l’appel à la prière (azan) à l’aube et au crépuscule. Jeune homme, j’ai travaillé dans des quartiers de Chicago où j’ai côtoyé beaucoup de gens qui trouvaient la dignité et la paix dans leur foi musulmane.

Féru d’histoire, je sais aussi la dette que la civilisation doit à l’islam. C’est l’islam - dans des lieux tels qu’Al-Azhar -, qui a brandi le flambeau du savoir pendant de nombreux siècles et ouvert la voie à la Renaissance et au Siècle des Lumières en Europe. C’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes (Applaudissements) - c’est de l’innovation au sein des communautés musulmanes que nous viennent l’algèbre, le compas et les outils de navigation, notre maîtrise de l’écriture et de l’imprimerie, notre compréhension des mécanismes de propagation des maladies et des moyens de les guérir. La culture islamique nous a donné la majesté des arcs et l’élan des flèches de pierre vers le ciel, l’immortalité de la poésie et l’inspiration de la musique, l’élégance de la calligraphie et la sérénité des lieux de contemplation. Et tout au long de l’histoire, l’islam a donné la preuve, en mots et en actes, des possibilités de la tolérance religieuse et de l’égalité raciale. (Applaudissements)

Je sais aussi que l’islam a de tout temps fait partie de l’histoire de l’Amérique. C’est le Maroc qui fut le premier pays à reconnaître mon pays. En signant le traité de Tripoli en 1796, notre deuxième président, John Adams, nota ceci : « Les États-Unis n’ont aucun caractère hostile aux lois, à la religion ou la tranquillité des musulmans. »

Depuis notre fondation, les musulmans américains enrichissent les États-Unis. Ils ont combattu dans nos guerres, servi le gouvernement, pris la défense des droits civils, créé des entreprises, enseigné dans nos universités, brillé dans le domaine des sports, remporté des prix Nobel, construit notre plus haut immeuble et allumé le flambeau olympique. Et, récemment, le premier Américain musulman qui a été élu au Congrès a fait le serment de défendre notre Constitution sur le Coran que l’un de nos Pères fondateurs, Thomas Jefferson, conservait dans sa bibliothèque personnelle. (Applaudissements) J’ai donc connu l’islam sur trois continents avant de venir dans la région où il a été révélé pour la première fois. Cette expérience guide ma conviction que le partenariat entre l’Amérique et l’islam doit se fonder sur ce qu’est l’islam, et non sur ce qu’il n’est pas, et j’estime qu’il est de mon devoir de président des États-Unis de combattre les stéréotypes négatifs de l’islam où qu’ils se manifestent. (Applaudissements)

Or ce même principe doit s’appliquer à la façon dont l’Amérique est perçue par les musulmans. Tout comme les musulmans ne se résument pas à un stéréotype grossier, l’Amérique n’est pas le stéréotype grossier d’un empire qui n’a d’autre intérêt que le sien. Les États-Unis représentent l’une des plus grandes sources de progrès que le monde ait connues. Nous sommes nés d’une révolution contre un empire ; nous sommes fondés sur l’idéal de l’égalité de tous et nous avons versé de notre sang et combattu pendant des siècles pour donner un sens à ces mots - sur notre territoire et à travers le monde. Nous sommes façonnés par chaque culture, issus des quatre coins du monde et acquis à un concept simple : E pluribus unum : « De plusieurs peuples, un seul ».

Eh bien, qu’un Américain d’origine africaine et ayant pour nom Barack Hussein Obama ait pu être élu président a fait couler beaucoup d’encre. (Applaudissements)

Mais mon parcours n’est pas unique. Le rêve des chances de réussir ne s’est pas concrétisé pour tous en Amérique, mais cette promesse demeure pour tous ceux qui débarquent sur nos rivages - y compris les près de sept millions de musulmans américains qui vivent aujourd’hui dans notre pays et dont le revenu et le niveau d’éducation, disons-le, sont supérieurs à la moyenne. (Applaudissements) En outre, la liberté en Amérique est indissociable de celle de pratiquer sa religion. C’est pour cette raison que chaque État de notre union compte au moins une mosquée et qu’on en dénombre plus de mille deux cents sur notre territoire. C’est pour cette raison que le gouvernement des États-Unis a recours aux tribunaux pour protéger le droit des femmes et des filles à porter le hijab et pour punir ceux qui leur contesteraient ce droit. (Applaudissements)

Le doute n’est pas permis : l’islam fait bel et bien partie de l’Amérique. Et je suis convaincu que l’Amérique contient en elle la proposition vraie qu’indépendamment de notre race, de notre religion ou de notre condition sociale nous aspirons tous à la même chose - vivre dans la paix et la sécurité ; faire des études et travailler dans la dignité ; aimer notre famille, notre communauté et notre Dieu. C’est cela que nous avons en commun. C’est l’espoir de l’humanité tout entière.

Certes, notre tâche commence seulement quand nous avons pris conscience de notre humanité commune. Ce n’est pas par des paroles que nous pouvons répondre aux besoins de nos peuples. Nous ne pourrons les satisfaire qu’à condition d’agir avec audace dans les années à venir et de comprendre que nous nous heurtons à des défis communs et qu’en nous abstenant d’y faire face c’est à nous tous que nous faisons tort.

Car nous en avons fait récemment l’expérience : quand le système financier d’un pays particulier s’affaiblit, la prospérité est mise à mal partout. Quand une nouvelle grippe infecte un seul être humain, nous courons tous un risque. Quand un pays particulier tente de se doter d’une arme nucléaire, le risque d’attaque nucléaire augmente dans toutes les nations. Quand des extrémistes violents sévissent dans une certaine région de montagnes, les populations situées par-delà l’océan sont mises en danger. Et quand des innocents en Bosnie et au Darfour sont massacrés, c’est notre conscience collective qui est souillée. (Applaudissements)

Vivre ensemble dans le monde, voilà ce que cela signifie au vingt et unième siècle. C’est la responsabilité que nous avons les uns envers les autres en tant qu’êtres humains.

C’est une responsabilité difficile à assumer. Car l’histoire de l’humanité est trop souvent le récit de nations et de tribus - et admettons-le, de religions - qui s’asservissent en visant leur propre intérêt. Mais dans cette ère nouvelle, une telle attitude est auto-destructrice. Au vu de notre interdépendance, tout ordre mondial qui élève un pays ou un groupe d’individus au détriment d’un autre est inévitablement voué à l’échec. Quelle que soit notre opinion du passé, nous ne devons pas en être prisonniers. Nous devons régler nos problèmes par le biais du partenariat et partager nos progrès. (Applaudissements)

Il ne faut pas en conclure que nous devrions faire sembler d’ignorer les sources de tension. C’est l’inverse qui nous est suggéré : nous devons affronter carrément ces tensions. Dans cet esprit, permettez-moi de m’exprimer aussi clairement et aussi simplement que possible sur certaines questions précises auxquelles nous devons maintenant faire face ensemble.

La première est celle de l’extrémisme violent sous toutes ses formes.

À Ankara, j’ai fait clairement savoir que l’Amérique n’est pas - et ne sera jamais - en guerre contre l’islam. (Applaudissements)

En revanche, nous affronterons inlassablement les extrémistes violents qui font peser une menace grave sur notre sécurité. Parce que nous rejetons ce que rejettent les gens de toutes confessions : le meurtre d’hommes, de femmes et d’enfants innocents. Et il m’incombe d’abord, en tant que président, de protéger le peuple américain. La situation qui prévaut en Afghanistan illustre les objectifs de l’Amérique et la nécessité de collaborer tous ensemble. Voilà maintenant plus de sept ans, forts d’un large appui de la communauté internationale, les États-Unis ont donné la chasse à al-Qaïda et aux talibans. Nous avons agi de la sorte non par choix, mais par nécessité. Je suis conscient que d’aucuns mettent encore en question ou même justifient les événements du 11 Septembre. Mais soyons clairs : Al-Qaïda a tué près de trois mille personnes ce jour-là. Ses victimes étaient des hommes, des femmes et des enfants innocents, venus d’Amérique et de beaucoup d’autres pays, et qui n’avaient rien fait à personne. Mais al-Qaïda a choisi de les tuer sans merci, de revendiquer les attentats et il réaffirme aujourd’hui encore sa détermination à commettre d’autres meurtres à une échelle massive. Ce réseau a des membres dans de nombreux pays et il essaie d’élargir son rayon d’action. Il ne s’agit pas là d’opinions à débattre - ce sont des faits à combattre.

Afghanistan
Eh bien, ne vous y trompez pas : nous ne voulons pas laisser nos soldats en Afghanistan. Nous ne cherchons pas - nous ne cherchons pas à y établir des bases militaires. Il nous est douloureux pour l’Amérique de perdre ses jeunes gens et ses jeunes femmes. La poursuite de ce conflit s’avère coûteuse et politiquement difficile. Nous ne demanderions pas mieux que de rapatrier tous nos soldats, jusqu’au dernier, si nous avions l’assurance que l’Afghanistan et maintenant le Pakistan n’abritaient pas d’éléments extrémistes déterminés à tuer le plus grand nombre possible d’Américains. Mais ce n’est pas encore le cas.

C’est pourquoi nous oeuvrons en partenariat avec une coalition de 46 pays. Malgré les couts en cause, la volonté de l’Amérique ne va pas fléchir. Assurément, aucun d’entre nous ne doit tolérer ces éléments extrémistes. Ils ont fait des morts dans beaucoup de pays. Ils ont tué des gens de toutes religions - et surtout des musulmans. Leurs actions sont irréconciliables avec les droits de l’homme, le progrès des nations et l’islam. Le Saint Coran nous enseigne que quiconque tue un innocent tue l’humanité tout entière, (Applaudissements) et que quiconque sauve quelqu’un, sauve l’humanité tout entière. (Applaudissements)

La foi enracinée de plus d’un milliard d’habitants de la planète est tellement plus vaste que la haine étroite de quelques-uns. Quand il s’agit de combattre l’extrémisme violent, l’islam ne fait pas partie du problème - il constitue une partie importante de la marche vers la paix. Nous savons en outre que la puissance militaire ne va pas à elle seule résoudre les problèmes qui se posent en Afghanistan et au Pakistan. C’est pour cette raison que nous comptons investir 1,5 milliard de dollars par an, au cours des cinq prochaines années, dans la construction d’écoles et d’hôpitaux, de routes et d’entreprises, en partenariat avec les Pakistanais, ainsi que des centaines de millions de dollars pour venir en aide aux personnes déplacées. C’est pour cette raison encore que nous fournissons plus de 2,8 milliards de dollars aux Afghans afin de les aider à développer leur économie et à prodiguer les services dont la population a besoin.

Irak
Je voudrais aussi aborder le dossier de l’Irak.

Contrairement à la guerre en Afghanistan, la guerre en Irak est le résultat d’un choix, lequel a provoqué des différences marquées dans mon pays et à travers le monde. Tout en étant convaincu que le peuple irakien a gagné au bout du compte à être libéré de la tyrannie de Saddam Hussein, je crois aussi que les événements en Irak ont rappelé à l’Amérique la nécessité de recourir à la diplomatie et de construire un consensus international pour résoudre ses problèmes à chaque fois que c’est possible. (Applaudissements) De fait, nous avons en mémoire les propos de Thomas Jefferson, qui disait ceci : « J’espère que notre sagesse grandira avec notre puissance et qu’elle nous enseignera que moins nous utiliserons cette dernière, plus elle fera de l’effet. »

Aujourd’hui, l’Amérique possède une double responsabilité : aider l’Irak à se forger un avenir meilleur et laisser l’Irak aux Irakiens. J’ai fait clairement savoir au peuple irakien (Applaudissements) que nous ne cherchons nullement à établir des bases en Irak ni à revendiquer son territoire ou ses ressources. La souveraineté de l’Irak appartient à l’Irak. C’est pour cette raison que j’ai ordonné le retrait de nos brigades de combat d’ici au mois d’août de l’année prochaine. C’est pour cette raison que nous allons honorer l’accord que nous avons conclu avec le gouvernement irakien, élu démocratiquement, concernant le retrait de nos troupes de combat des villes irakiennes d’ici au mois de juillet et de toutes nos troupes du territoire irakien d’ici à 2012. (Applaudissements) Nous aiderons l’Irak à former ses forces de sécurité et à développer son économie. Mais c’est en tant que partenaires, et jamais en tant que protecteurs, que nous apporterons notre appui à un Irak sécurisé et uni.

Enfin, tout comme l’Amérique ne tolérera jamais la violence des extrémistes, elle ne doit jamais altérer ni oublier ses principes. Les événements du 11 Septembre ont infligé un traumatisme considérable à notre pays. La peur et la colère qu’ils ont provoquées sont compréhensibles, mais dans certains cas ces sentiments nous ont conduits à agir de manière contraire à nos traditions et à nos idéaux. Nous prenons maintenant des mesures concrètes pour rectifier cette situation. J’ai interdit sans équivoque l’usage de la torture par les États-Unis et j’ai ordonné la fermeture de la prison à Guantanamo Bay d’ici au début de l’année prochaine. (Applaudissements)

L’Amérique va donc se défendre, dans le respect de la souveraineté des nations et de la primauté du droit. Et nous agirons en ce sens en partenariat avec les communautés musulmanes qui sont elles aussi menacées. Plus vite les extrémistes seront isolés et malvenus dans les communautés musulmanes, plus vite nous connaîtrons tous une sécurité accrue.

Conflit israélo-palestinien
La deuxième grande source de tension que nous devons aborder concerne la situation entre les Israéliens, les Palestiniens et le monde arabe.

Les liens solides qui unissent l’Amérique à Israël sont bien connus. Cette relation est immuable. Elle se fonde sur des liens culturels et historiques et sur la reconnaissance du fait que l’aspiration à un territoire juif est ancré dans un passé tragique indéniable.

À travers le monde, le peuple juif a été persécuté pendant des siècles et l’antisémitisme en Europe a atteint son paroxysme avec un holocauste sans précédent. Demain, je me rendrai à Buchenwald, qui faisait partie d’un réseau de camps où des Juifs étaient réduits à l’esclavage, torturés, abattus et envoyés aux chambres à gaz par le Troisième Reich.

Six millions de Juifs ont été tués - soit un nombre supérieur à celui de toute la population juive d’Israël aujourd’hui. Il est injustifié, ignorant et odieux de nier ce fait. Il est profondément injuste de menacer Israël de destruction, ou répéter de vils stéréotypes sur les Juifs et cela ne sert qu’à évoquer dans l’esprit des Israéliens cette page la plus douloureuse de leur passé et à empêcher de prendre racine la paix à laquelle ont droit les habitants de cette région.

Ceci dit, il est également indéniable que le peuple palestinien, qui regroupe des musulmans et des chrétiens, a souffert en quête d’un territoire. Depuis plus de soixante ans, il connaît la douleur de la dislocation. Beaucoup attendent dans des camps de réfugiés en Cisjordanie, à Gaza et dans des terres voisines de connaître une vie de paix et de sécurité à laquelle ils n’ont jamais eu le droit de goûter. Ils subissent au quotidien les humiliations - grandes et petites - qui accompagnent l’occupation. Il n’est pas permis d’en douter : la situation du peuple palestinien est intolérable. L’Amérique ne tournera pas le dos à l’aspiration légitime du peuple palestinien à la dignité, aux chances de réussir et à un État à lui. (Applaudissements)

Depuis des dizaines d’années, une impasse persiste : deux peuples aux aspirations légitimes, chacun marqué par un passé douloureux qui rend un compromis insaisissable. Il est aisé de pointer un doigt accusateur : les Palestiniens peuvent attirer l’attention sur la dislocation consécutive à la fondation d’Israël, et les Israéliens peuvent dénoncer l’hostilité et les attaques dont le pays a de tout temps fait l’objet à l’intérieur même de ses frontières et par-delà. Mais si nous examinons ce conflit à travers le prisme de l’une ou de l’autre partie, nos oeillères nous cacheront la vérité : la seule résolution consiste à répondre aux aspirations des uns et des autres en créant deux États, où Israéliens et Palestiniens vivront chacun dans la paix et la sécurité. C’est dans l’intérêt d’Israël, dans l’intérêt de la Palestine, dans l’intérêt de l’Amérique, dans l’intérêt du monde. C’est pourquoi je compte personnellement poursuivre un tel aboutissement avec toute la patience et le dévouement qu’exige cette tâche. (Applaudissements)

Les obligations qu’ont acceptées les parties en vertu de la Feuille de route sont claires. Pour que règne la paix, il est temps que les parties - et que nous tous -se montrent à la hauteur de leurs responsabilités.

Les Palestiniens doivent renoncer à la violence. La résistance sous forme de violence et de massacre n’aboutira pas. Les Noirs en Amérique ont souffert du fouet quand ils étaient esclaves et de l’humiliation de la ségrégation. Mais ce ne fut pas la violence qui leur a finalement permis d’obtenir l’égalité des droits dans son intégrité. Ce fut la persévérance ferme et pacifique pour les idéaux au coeur même de la création de l’Amérique. Cette même histoire peut être racontée par des peuples de l’Afrique du sud à l’Asie du sud ; de l’Europe de l’est à l’Indonésie. C’est une histoire avec une simple vérité : la violence ne mène nulle part. Lancer des roquettes contre des enfants israéliens endormis ou tuer des vieilles femmes dans un autobus, n’est pas un signe de courage ni de force. Ce n’est pas de cette manière que l’on revendique l’autorité morale ; c’est ainsi qu’on l’abdique.

Le moment est maintenant venu pour les Palestiniens de se concentrer sur ce qu’ils peuvent bâtir. L’Autorité palestinienne doit développer ses capacités de gouverner avec des institutions qui répondent aux besoins de son peuple. Hamas jouit du soutien de certains Palestiniens, mais il doit aussi reconnaitre ses responsabilités. Il doit jouer un rôle pour réaliser les aspirations des Palestiniens et unir le peuple palestinien. Hamas doit mettre fin à la violence, reconnaître les accords passés et reconnaître le droit à l’existence d’Israël. En même temps, Israël doit reconnaître que tout comme le droit à l’existence d’Israël ne peut être nié, il en est de même pour la Palestine. Les États-Unis n’acceptent pas la légitimité de la continuation des colonies israéliennes. (Applaudissements) Ces constructions constituent une violation des accords passés et portent préjudice aux efforts de paix. Le moment est venu pour que ces colonies cessent. (Applaudissements)

Israël doit aussi honorer ses obligations et assurer que les Palestiniens puissent vivre, travailler et développer leur société. Tout comme elle ravage les familles palestiniennes, la continuation de la crise humanitaire à Gaza ne sert pas à promouvoir la sécurité d’Israël, l’absence persistante de chances de réussite en Cisjordanie non plus. Des améliorations dans la vie de tous les jours du peuple palestinien doivent constituer une partie cruciale de la feuille de route pour la paix.

Enfin, les États arabes doivent reconnaître que l’initiative arabe de paix a été un début important, mais non la fin de leurs responsabilités. Le conflit israélo-arabe ne devrait plus être utilisé pour distraire les populations des États arabes des autres problèmes. Il doit au contraire servir de raison pour aider les populations palestiniennes à développer les institutions qui permettront d’asseoir leur État ; à reconnaître la légitimité d’Israël ; et à opter pour le progrès au lieu de se polariser de manière autodestructive sur le passé.

L’Amérique alignera ses politiques avec ceux qui veulent la paix. Nous dirons en public ce que nous dirons en privé aux Israéliens, aux Palestiniens et aux Arabes. (Applaudissements)

Nous ne pouvons pas imposer la paix. Mais en privé, de nombreux Musulmans reconnaissent qu’Israël ne disparaitra pas ; de même, de nombreux Israéliens reconnaissent la nécessité d’un État palestinien. Le moment est venu de prendre une initiative, sur ce que tous savent être vrai.

Trop de larmes ont coulé. Trop de sang a été versé. Nous avons tous la responsabilité d’oeuvrer pour le jour où les mères d’Israéliens et de Palestiniens pourront voir leurs enfants grandir sans peur ; où la terre sainte de trois grandes religions sera ce lieu de paix que Dieu avait voulu ; où Jérusalem sera un lieu de résidence sur et permanent pour les Juifs, les Chrétiens et les Musulmans et un lieu où tous les enfants d’Abraham pourront se côtoyer dans la paix comme dans l’histoire d’Israh, (Applaudissements), - comme dans l’histoire d’Israh, de Moïse, de Jésus et de Mohammed (que la paix soit avec eux) unis dans la prière. (Applaudissements)

Armement nucléaire
La troisième source de tension est nos intérêts en commun à l’égard des droits et des responsabilités des États concernant les armes nucléaires.

Cette question a constitué une source de tension entre les Etats-Unis et la République islamique d’Iran. Pendant de nombreuses années, l’Iran s’est défini en partie par son opposition à mon pays et il existe en effet un passé tumultueux entre nos deux pays. En pleine Guerre froide, les États-Unis ont joué un rôle dans le renversement d’un gouvernement iranien démocratiquement élu. Depuis la révolution islamique, l’Iran a joué un rôle dans la prise d’otages et dans des actes de violence à l’encontre des troupes et des civils américains. Cette histoire est bien connue. Plutôt que de rester emprisonné par le passé, j’ai dit clairement au peuple et aux dirigeants iraniens que mon pays est prêt à aller de l’avant. La question qui se pose maintenant n’est pas de savoir à quoi l’Iran s’oppose, mais plutôt quel est l’avenir qu’il souhaite bâtir.

Je comprends qu’il sera difficile de surmonter des décennies de méfiance, mais nous allons procéder avec courage, rectitude et fermeté. Il y aura de nombreux problèmes à examiner entre nos deux pays et nous sommes disposés à aller de l’avant sans conditions préalables, sur la base d’un respect mutuel. Mais il est clair pour tous ceux préoccupés par les armes nucléaires que nous sommes arrivés à un tournant décisif. Ce n’est pas simplement dans l’intérêt des États-Unis, c’est pour empêcher une course aux armes nucléaires susceptible d’entraîner cette région sur une voie extrêmement dangereuse .

Je comprends ceux qui protestent contre le fait que certains pays possèdent des armes que d’autres ne possèdent pas. Aucun État ne devrait décider et choisir qui sont les pays à avoir des armes nucléaires. C’est pourquoi je réaffirme fermement l’engagement de l’Amérique à vouloir un monde dans lequel aucun pays ne possède d’armes nucléaires. (Applaudissements) Et chaque pays, y compris l’Iran, devrait avoir le droit d’avoir accès à l’énergie nucléaire pacifique s’il respecte ses engagements dans le cadre du Traité de non-prolifération nucléaire. Cet engagement est au coeur du Traité et il doit être pris par tous ceux qui y souscrivent pleinement. J’espère que tous les pays de la région pourront partager cet objectif.

Démocratie
Le quatrième point je vais aborder est la démocratie. (Applaudissements)

Je sais - je sais qu’il y a eu une polémique, au cours des récentes années, au sujet de la promotion de la démocratie et qu’une grande partie de cette controverse est liée à la guerre en Irak. Par conséquent, permettez-moi de le dire clairement : aucun système de gouvernement ne peut ou ne devrait être imposé par un pays à un autre.

Toutefois, cela ne diminue pas mon engagement à l’égard des gouvernements qui reflètent la volonté du peuple. Chaque nation donne naissance à ce principe de sa propre manière, en fonction des traditions de son propre peuple. L’Amérique ne prétend pas savoir ce qui est le mieux pour tout et chacun, tout comme nous ne voudrions pas prétendre décider des résultats d’une élection pacifique. Mais j’ai la ferme conviction que tous les peuples aspirent à certaines choses : la possibilité de s’exprimer et d’avoir une voix dans la façon dont ils sont gouvernés ; la confiance en l’État de droit et l’application équitable de la justice ; un gouvernement qui est transparent et qui ne vole pas ce qui appartient à son peuple ; la liberté de vivre selon leur choix. Il ne s’agit pas simplement d’idéaux américains, il s’agit des droits de l’homme et c’est pourquoi nous les encouragerons dans le monde entier. (Applaudissements)

C’est vrai, il n’y a pas de route directe pour honorer cette promesse. Mais une chose est claire, les gouvernements qui défendent ces droits sont à terme plus stables, meilleurs et plus en sécurité. La suppression des idées ne réussit jamais à les éliminer. L’Amérique respecte la liberté d’expression de tous ceux, dans le monde entier, qui sont pacifiques et respectueux de la loi, même si nous ne sommes pas d’accord avec eux. Nous accueillerons tous les gouvernements élus pacifiques - à condition qu’ils gouvernent en respectant toutes leurs populations.

Ce point est important car il y a ceux qui encouragent la démocratie uniquement lorsqu’ils ne sont pas au pouvoir ; et une fois au pouvoir ils sont sans scrupules dans la suppression des droits d’autrui. (Applaudissements) Quel que soit là où il prend forme, le gouvernement du peuple et par le peuple est le seul étalon par lequel on mesure tous ceux qui sont au pouvoir : il faut conserver le pouvoir par le consentement du peuple et non la coercition ; il faut respecter les droits des minorités et participer, dans un esprit de tolérance et de compromis ; il faut mettre les intérêts du peuple et le déroulement légitime du processus politique avant ceux de son parti. Sans ces ingrédients, les élections ne créent pas une vraie démocratie à elles seules.

Un membre du public : Barack Obama, on vous aime !

Liberté religieuse
Président Obama : Je vous remercie. (Applaudissements) Le cinquième point que nous allons aborder ensemble est celui de la liberté de religion.

L’Islam a une tradition de tolérance dont il est fier. Nous le constatons dans l’histoire de l’Andalousie et de Cordoue pendant l’Inquisition. Je l’ai constaté de première main pendant mon enfance en Indonésie, où des Chrétiens dévots pratiquaient ouvertement leur religion dans un pays à prépondérance musulmane. C’est cet esprit qu’il nous faut aujourd’hui. Les habitants de tous les pays doivent être libres de choisir et de vivre leur religion d’après leur conviction d’esprit, de coeur et d’âme. Cette tolérance est essentielle pour que la religion puisse s’épanouir, or elle est assaillie de plusieurs façons différentes.

Parmi certains musulmans, on constate que certains ont malheureusement tendance à mesurer leur propre croyance à l’aune du rejet des croyances d’autrui. Il faut soutenir la richesse de la diversité religieuse, que ce soit pour les Maronites au Liban ou les Coptes en Égypte. (Applaudissements)

Et pour être francs, il faut aussi mettre fin aux divergences entre les musulmans, car les divisions entre les sunnites et les chiites ont provoqué des violences tragiques, tout particulièrement en Irak.

La liberté de religion joue un rôle crucial pour permettre aux gens de vivre en harmonie. Nous devons toujours examiner les façons dont nous la protégeons. Aux États-Unis, par exemple, les musulmans ont plus de mal à s’acquitter de l’obligation religieuse de la zakat étant donné les règles relatives aux dons de bienfaisance. C’est pour cette raison que je suis résolu à oeuvrer avec les musulmans américains pour leur permettre de s’acquitter de la zakat.

De même, il importe que les pays occidentaux évitent d’empêcher les musulmans de pratiquer leur religion comme ils le souhaitent, par exemple, en dictant ce qu’une musulmane devrait porter. En un mot, nous ne pouvons pas déguiser l’hostilité envers la religion sous couvert de libéralisme.

De fait, la foi devrait nous unir. C’est pour cette raison que nous sommes en train de créer de nouveaux programmes de service communautaire en Amérique qui réunissent des chrétiens, des musulmans et des juifs. C’est également pour cette raison que nous nous réjouissons des initiatives telles que le dialogue interreligieux du roi Abdallah d’Arabie Saoudite et le leadership de la Turquie dans l’Alliance des civilisations. À travers le monde, nous pouvons transformer le dialogue en un service interreligieux de sorte que les ponts entre les êtres humains mènent à des actions en faveur de notre humanité commune, que ce soit pour lutter contre le paludisme en Afrique ou pour fournir des secours après une catastrophe naturelle.

Droit des femmes
La sixième question - la sixième question dont je veux parler porte sur les droits des femmes. (Applaudissements) Je sais - je sais, et vous pouvez le voir d’après ce public - que cette question suscite un sain débat. Je rejette l’opinion de certains selon laquelle une femme qui choisit de se couvrir la tête est d’une façon ou d’une autre moins égale, mais j’ai la conviction qu’une femme que l’on prive d’éducation est privée d’égalité. (Applaudissements) Et ce n’est pas une coïncidence si les pays dans lesquels les femmes reçoivent une bonne éducation connaissent bien plus probablement la prospérité.

Je tiens à préciser une chose : les questions relatives à l’égalité des femmes ne sont absolument pas un sujet qui concerne uniquement l’Islam. En Turquie, au Pakistan, au Bangladesh et en Indonésie, nous avons vu des pays à majorité musulmane élire une femme à leur tête, tandis que la lutte pour l’égalité des femmes continue dans beaucoup d’aspects de la vie américaine, et dans les pays du monde entier.

Je suis convaincu que nos filles peuvent offrir une contribution à la société tout aussi importante que nos fils (Applaudissements)et que notre prospérité commune sera favorisée si nous utilisons les talents de toute l’humanité, hommes et femmes. Je ne crois pas que les femmes doivent faire les mêmes choix que les hommes pour assurer leur égalité, et je respecte celles qui choisissent de suivre un rôle traditionnel. Mais cela devrait être leur choix. C’est pour cela que les États-Unis oeuvreront en partenariat avec tout pays à majorité musulmane pour améliorer l’alphabétisation des filles. Nous aiderons aussi les jeunes femmes à faire la transition de l’école au monde du travail par l’intermédiaire du microfinancement qui permet aux gens de réaliser leurs rêves. (Applaudissements)

Développement
Finalement, je veux parler de notre intérêt commun à favoriser le développement et les opportunités économiques.

Je sais que pour beaucoup, la mondialisation présente des aspects contradictoires. Internet et la télévision peuvent transmettre dans les foyers des connaissances et des informations, mais également une sexualité vulgaire et une violence gratuite. Le commerce peut s’accompagner de nouvelles richesses et opportunités, mais aussi de grands bouleversements et de changements au niveau communautaire. Dans tous les pays, y compris en Amérique, ce changement provoque la peur. La peur que la modernité signifie la perte du contrôle de nos choix économiques, de nos décisions politiques et, il s’agit d’un élément encore plus important, de notre identité, c’est-à-dire des choses qui nous attachent à notre communauté, notre famille et notre foi.

Mais je sais aussi qu’on ne peut pas empêcher le progrès humain. Le développement et la tradition ne sont pas nécessairement contradictoires. Des pays comme le Japon et la Corée du Sud ont connu une prodigieuse croissance économique tout en conservant leur culture distincte. Il en va de même pour les progrès remarquables au sein de pays à majorité musulmane, de Kuala Lumpur à Dubaï. Par le passé et de nos jours, les communautés musulmanes ont été à la pointe de l’innovation et de l’éducation.

Ceci est important car aucune stratégie de développement ne peut se fonder uniquement sur ce que produit la terre et elle ne peut être durable si les jeunes n’ont pas de travail. De nombreux pays du Golfe se sont énormément enrichis grâce au pétrole et certains commencent à concentrer leurs ressources sur le développement plus large. Mais nous devons tous garder à l’esprit que l’éducation et l’innovation seront la monnaie d’échange du 21e siècle. (Applaudissements) Dans trop de communautés musulmanes, le sous-investissement en ces domaines persiste. J’attire l’attention sur cette réalité dans mon propre pays. Et à la différence du passé pendant lequel l’Amérique se concentrait sur le pétrole et le gaz, s’agissant de cette partie du monde, nous chercherons désormais à agir dans des domaines plus variés. Dans le domaine de l’éducation, nous allons élargir les programmes d’échange et augmenter les bourses, comme celle qui a permis à mon père de venir en Amérique, (Applaudissements) tout en encourageant davantage d’Américains à étudier dans des communautés musulmanes. Nous offrirons à des étudiants musulmans prometteurs des stages aux États-Unis ; nous investirons dans l’enseignement en ligne destiné aux enseignants et aux enfants à travers le monde ; et nous créerons un nouveau réseau informatique qui permettra à un jeune du Kansas de communiquer instantanément avec un jeune du Caire.

Dans le domaine du développement économique, nous créerons un nouveau corps de volontaires des milieux d’affaires qui formeront des partenariats avec des homologues de pays à majorité musulmane. Je vais aussi accueillir un Sommet sur l’entrepreneuriat cette année pour trouver les moyens d’approfondir les liens entre les leaders du monde des affaires, les fondations et les entrepreneurs sociaux des États-Unis et des communautés musulmanes à travers le monde.

Dans le domaine des sciences et des technologies, nous établirons un nouveau fonds pour appuyer le développement technologique dans les pays à majorité musulmane et pour aider à concrétiser commercialement des idées pour qu’elles créent des emplois. Nous ouvrirons des centres d’excellence scientifiques en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud-Est, et nous nommerons de nouveaux émissaires pour les sciences chargés de collaborer à des programmes qui mettront au point de nouvelles sources d’énergie, créeront des emplois verts, numériseront les registres et archives, purifieront l’eau et produiront de nouvelles cultures. Dans le domaine de la santé au niveau mondial, j’annonce aujourd’hui une nouvelle initiative avec l’Organisation de la conférence islamique pour éradiquer la polio et nous intensifierons nos partenariats avec des communautés musulmanes pour améliorer la santé maternelle et infantile.

Tout cela doit être accompli en partenariat. Les Américains sont prêts à se joindre aux citoyens et gouvernements, aux organisations communautaires, aux dirigeants religieux et aux entreprises dans les communautés musulmanes du monde entier afin d’aider nos populations à améliorer leur vie.

Il ne sera pas facile de régler les questions dont je viens de parler. Mais nous avons la responsabilité de nous unir pour réaliser le monde auquel nous aspirons, un monde où les extrémistes ne menacent plus notre pays et où les soldats américains sont rentrés chez eux, un monde où les Palestiniens et les Israéliens vivent chacun en sécurité dans un État qui leur est propre et où l’énergie nucléaire est utilisée à des fins pacifiques, un monde où les gouvernements servent les intérêts de leurs citoyens et où les droits de tous les enfants de Dieu sont respectés. Tel est le monde auquel nous aspirons et nous n’y parviendrons qu’ensemble.

Je sais qu’un grand nombre de gens - musulmans et non musulmans - se demandent si nous arriverons vraiment à prendre ce nouveau départ. Certains veulent attiser les flammes de la division et entraver le progrès. Certains suggèrent que ça ne vaut pas la peine ; ils avancent qu’il y aura fatalement des désaccords et que les civilisations finissent toujours par s’affronter. Beaucoup plus ont tout simplement des doutes. Il y a tellement de peur, tellement de méfiance qui se sont accumulées avec les ans. Mais si nous choisissons de nous laisser enchaîner par le passé, nous n’irons jamais de l’avant. Je veux particulièrement le déclarer aux jeunes de toutes les fois et de tous les pays, plus que quiconque, vous avez la possibilité de ré-imaginer le monde, de refaire le monde.

Nous partageons tous cette planète pendant un court instant. À nous de décider si nous passons ce temps à nous concentrer sur ce qui nous sépare ou si nous nous engageons à faire ce qu’il faut - de façon soutenue - pour trouver un terrain d’entente, pour nous concentrer sur l’avenir que nous désirons pour nos enfants, et pour respecter la dignité de tous les êtres humains.

Tout ceci n’est pas simple. Il est plus facile de se lancer dans une guerre que de faire la paix. Il est plus facile de blamer autrui que de s’examiner soi-même ; il est plus facile de voir ce qui nous distingue, plutôt que ce que nous avons en commun. Mais il faut choisir le bon chemin, et non le plus facile. Il y a une règle essentielle qui sous-tend toutes les religions : celle de traiter les autres comme nous aimerions être traités.

Cette vérité transcende les nations et les peuples. C’est une croyance qui n’est pas nouvelle, qui n’est ni noire ni blanche ni basanée, qui n’est ni chrétienne ni musulmane ni juive. C’est une foi qui a animé le berceau de la civilisation et qui bat encore dans le coeur de milliards d’êtres humains. C’est la foi dans autrui et c’est ce qui m’a mené ici aujourd’hui.

Nous avons le pouvoir de construire le monde auquel nous aspirons, mais seulement si nous avons le courage de prendre un nouveau départ, en gardant à l’esprit ce qui a été écrit.

Le Saint Coran nous dit : ‘Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, pour que vous vous entre-connaissiez."

Le Talmud nous dit : « Toute la Torah a pour objectif de promouvoir la paix. »

La Bible nous dit : « Bienheureux les artisans de paix : ils seront appelés fils de Dieu. »

Les habitants du monde peuvent cohabiter en paix. Nous savons que telle est la vision de Dieu. C’est maintenant notre tâche sur cette Terre. Je vous remercie et que la paix de Dieu soit avec vous. Je vous remercie. Je vous remercie. (Applaudissements)

Les intertitres sont de la rédaction

jeudi 9 juillet 2009

le discours de Pascale CROZON, prononcé mardi 7


Pascale CROZON
Dérogations au travail Dominical
Discours du 7 juillet 2009

Monsieur le rapporteur, relire les débats et les interviews qui ont accompagné chacune de vos quatre initiatives sur le travail dominical est un exercice surprenant. Voilà quelques mois, c’est le cœur hardi que vous lanciez une croisade pour moderniser une France enserrée par des lois « d’un autre siècle », une campagne pour une liberté de consommer qui était « plébiscitée par les Français », mais aussi le droit de travailler plus pour – croyait-on encore à ce moment-là – gagner plus. Aujourd’hui, votre fougue a disparu. Si l’on en croit votre timide exposé des motifs et le plan de communication prudent du Gouvernement, ce n’est plus qu’un petit texte d’adaptation, presque technique, qui ne viendrait régler que « quelques situations urgentes ». Presque rien : un seul article, dont on discute au cœur de l’été, quand nos concitoyens, ceux qui le peuvent encore, sont sur les plages. Il s’agit d’ailleurs non plus de « rénover » ou de « redéfinir » les dérogations au travail dominical, mais, bien au contraire, de « réaffirmer le principe du repos dominical ».

Peut-être ces changements de pied sémantiques auront-ils été suffisants pour faire « bouger les lignes » au sein de l’UMP. Pour notre part, nous ne sommes pas dupes et nous ne vous reprocherons pas de manquer de persévérance. Quels que soient le titre et le contenu que vous voudrez donner à votre proposition de loi, votre intention de libéraliser le travail du dimanche nous apparaît constante, et notre détermination à la combattre l’est tout autant.

Nous contestons en premier lieu les conditions dans lesquelles cette proposition nous est aujourd’hui soumise ; elles violent les principes que votre majorité a elle-même édictés. Je rappelle les termes de la loi de modernisation du dialogue social, présentée par M. Jean-Louis Borloo et votée ici même le 12 décembre 2006 : « Tout projet de réforme envisagé par le Gouvernement qui porte sur les relations individuelles et collectives du travail, l’emploi et la formation professionnelle [...] fait l’objet d’une concertation préalable avec les organisations syndicales de salariés et d’employeurs ». Certes, monsieur le rapporteur, vous me répondrez que ce texte d’origine parlementaire n’est pas, par définition, un projet du Gouvernement. En fait nous n’avions pas compris que la « coproduction législative » revendiquée par votre groupe visait en réalité à exonérer le Gouvernement de ses obligations et de ses engagements !

L’ouverture d’une concertation préalable avec les organisations syndicales et patronales aurait démontré – ce que vous avez d’ailleurs certainement constaté comme nous lors de nos auditions parlementaires – que tous les syndicats de salariés sont hostiles à cette extension du régime de dérogation. Ils sont rejoints dans cette opposition à votre proposition par un grand nombre d’organisations patronales et d’unions professionnelles. Ainsi, la CGPME qui parlait en décembre « d’un texte dangereux pour notre tissu commercial et, au-delà, pour notre modèle sociétal tout entier », vous rappelle aujourd’hui qu’un « hypothétique gain de pouvoir d’achat » serait « totalement illusoire ». L’Union professionnelle artisanale, premier employeur de France, considère de son côté que la dérégulation du travail dominical « détruirait des dizaines de milliers d’emplois », tandis que la Confédération des commerçants de France dit ne pas comprendre votre « acharnement à vouloir faire mourir les commerces de proximité et de centre-ville ».

Les conséquences de votre proposition sur l’emploi sont bien évidemment un sujet majeur et, nous le regrettons, un sujet qui divise. Nous le regrettons car si le Gouvernement avait attendu le 1erseptembre pour légiférer sur le sujet au lieu de passer en douce durant l’été, il aurait dû, conformément à l’article 39 de la Constitution, qu’il a lui-même fait voter – prétendument pour renforcer le Parlement – produire une étude d’impact sur la question. La représentation nationale ne peut, sans cette étude, considérer avec vous, monsieur le rapporteur, que « la majorité des achats effectués le dimanche sont exclusifs à cette journée » et que cela constituerait « un levier important pour l’économie », comme vous le prétendiez en décembre. Nous le pouvons d’autant moins que les études réalisées à ce sujet tendent à démontrer exactement le contraire.

Ainsi, contrairement à ce que vous affirmiez, sur les quatre hypothèses étudiées par le CREDOC à la demande de Bercy, trois concluent à une destruction globale d’emploi, pouvant atteindre jusqu’à plus de 20 000 emplois supprimés. La seule hypothèse créatrice d’emplois – 8 000 – supposerait un transfert massif de l’épargne des ménages vers la consommation. Or rien, monsieur le rapporteur, ne permet aujourd’hui de prédire un tel transfert. On voit mal, dans la situation de crise économique et sociale qui nous frappe, comment les Français pourraient dépenser le dimanche l’argent qui leur manque les six autres jours de la semaine. On le voit d’autant moins que la France, face à cette crise, a fait le choix d’un plan de relance qui ignore la consommation des ménages.

Pour le CREDOC, « l’effet sur la. demande globale adressée au commerce devrait être limité ». En effet, 43 % des Français utiliseraient ces nouvelles ouvertures pour transférer leurs achats de la semaine vers le dimanche, confirmant l’étude du Conseil économique et social, qui démontre que les commerces ouverts le dimanche perdent 30 % de leur chiffre d’affaire du samedi. Par ailleurs 81 % de nos concitoyens déclarent que cela n’augmenterait en rien leur budget destiné à la consommation. Les études menées dans les pays qui, comme les Pays-bas, l’Allemagne ou le Canada, ont libéralisé l’ouverture dominicale des commerces, parviennent au même résultat : l’effet sur la demande est un jeu à somme nulle, mais pas sans conséquences sur la structure de l’emploi et des réseaux de distribution. En effet dans tous les scénarios, y compris le plus favorable, nous devrons faire face à une vague de suppressions d’emplois dans le petit commerce, qui perdrait, selon les hypothèses, entre 16 000 et 40 000 salariés. Ce sont des dizaines de milliers d’emploi qui seront demain menacés et ce sont des milliers de petites entreprises commerciales qui se retrouveront fragilisées. Le pire est que vous en avez conscience, puisque vous avez consenti à en exclure les grandes surfaces alimentaires au nom de la défense du petit commerce. Mais alors pourquoi sacrifier le petit commerce non alimentaire ?

Vous prétendez par ailleurs défendre la liberté des consommateurs, mais la seule garantie de leur liberté de choix, c’est la coexistence de diverses formes de commerces. Pourquoi devrions-nous leur imposer le modèle unique de la grande distribution et des franchises, qui dicteront plus encore leur loi à leurs fournisseurs, c’est-à-dire à nos PME ? Votre réponse est somme toute simple et claire : pour régler la situation d’enseignes qui, pour avoir ouvert illégalement en région parisienne ou dans les Bouches-du-Rhône, ont été régulièrement condamnées pour infraction au droit du travail, c’est-à-dire au droit de la République, vous demandez à l’Assemblée nationale de discuter d’un texte qui vole aux secours de leurs intérêts particuliers et de leur offrir une loi d’amnistie. Que sont en réalité les « usages de consommation de fin de semaine » si ce n’est une délinquance sociale multi-récidiviste depuis, vous le dites vous-mêmes, vingt ou quarante ans ? Oui, monsieur le rapporteur, votre proposition de loi résoudra les difficultés judiciaires de ceux qui violent aujourd’hui nos lois et le droit de leurs salariés.

Mais combien de nouvelles enseignes va-t-elle pousser à braver à leur tour le principe du repos dominical que vous prétendez réaffirmer ? Il est d’ailleurs surprenant de constater que, pour vous, il n’y a de concurrence entre deux zones commerciales que lorsque celles-ci sont séparées par une frontière. Comment les magasins situés à proximité des PUCE et des communes touristiques vont-ils réagir face à cette concurrence qu’ils jugeront déloyale ? Sur quels critères, à partir de combien de condamnations, de quel niveau de chantage à l’emploi, devrons-nous considérer qu’il y a, là aussi, un « usage de consommation » qu’il conviendrait de dépénaliser ?

Nombreux sont, sur les bancs de la majorité, les députés qui refusent toute extension du travail dominical dans leur circonscription mais que, au fond, vous avez convaincus de ne pas en dégoûter les autres ! Pourtant, nous ne voyons pas dans vos PUCE d’évolution significative par rapport aux ZACE de décembre. Et ce sera encore bien pire pour les communes touristiques où l’ouverture dominicale sera de plein droit, sans condition de saisonnalité, sans limitation du nombre d’ouvertures et, surtout, sans volontariat ni aucune contrepartie pour le salarié.

Je suis désolée, monsieur Le Fur, mais lorsque vous expliquez votre ralliement par le fait que cette loi ne changera rien pour les communes touristiques de Bretagne, vous vous trompez : à Lannion, à Paimpol, à Dinan ou à Saint-Malo, les commerces ne peuvent aujourd’hui ouvrir le dimanche qu’en période d’activité touristique, et uniquement pour commercialiser des biens et services « destinés à faciliter l’accueil » des touristes. Deux précautions que vous avez pris la peine de gommer du code du travail de telle sorte que, si ces communes veulent conserver leurs dérogations, celles-ci seront dorénavant valables tous les dimanches et pour tous les commerces. Le touriste est sauvé : il pourra enfin, grâce à vous, acheter un aspirateur à Quiberon le dimanche 18 octobre !

M. Meunier, qui n’est pas là, justifie son ralliement par le fait qu’il a sauvé les Lyonnais des bienfaits du travail dominical que vous vantez pour les Parisiens, les Marseillais et les Lillois. Or il se trompe tout autant. Ce n’est pas le vieux Lyon – comme cela a été déclaré dans la presse régionale – qui est aujourd’hui classé en zone touristique, mais bien, et depuis 1921, l’ensemble de la commune. Alors vous me répéterez que ce n’est pas la même liste... Mais je vous annonce d’ores et déjà que les enseignes lyonnaises qui voudront ouvrir le dimanche le feront, en s’appuyant sur votre texte et en défendant l’idée, confirmée par ce document gouvernemental, que Lyon est une commune touristique. Peut-être la jurisprudence leur donnera-t-elle raison et vous aurez alors accepté bien pire que ce que vous refusiez en décembre. Mais même si elle leur donne tort, votre texte permettra demain le classement de l’agglomération lyonnaise en PUCE pour peu qu’un préfet fatigué des contentieux considère que ces ouvertures illégales créent un usage de consommation.

Mes chers collègues, refusez cette idée stupide selon laquelle l’intérêt général des Français irait exactement à l’inverse de l’intérêt des habitants et des travailleurs de vos circonscriptions. Ouvrez les yeux : voter cette proposition de loi serait mettre le doigt dans l’engrenage de la généralisation du travail du dimanche. Nous ne sommes pas les seuls à le penser, puisque les syndicats, en particulier le secrétaire général de la CFDT, dénoncent eux-mêmes ce risque de dérive. Nous ne débattons pas là du droit pour les touristes d'acheter des lunettes sur les Champs-Élysées, mais d’un véritable choix de société dans lequel nous ne voulons pas engager notre pays.

Défendre le repos dominical, ce n'est pas défendre un simple jour de repos, un jour pour soi ; c'est préserver un jour de partage, où l’on se repose ensemble ; c'est considérer que l'homme et la femme ne s'émancipent pas uniquement par leur progression professionnelle, mais également dans les moments passés en famille ou avec des amis, autour d'une table, en pleine nature, dans une salle de sport ou dans un musée. Vous ne pouvez ignorer, monsieur le rapporteur, que près de 55% de nos concitoyens sont hostiles au travail dominical – lisez Libération d’aujourd’hui – et que, pour 80 % d’entre eux, le dimanche doit rester un jour différent des autres, un jour où l'on ne travaille pas. Vous ne pouvez pas davantage ignorer que vos plus farouches opposants sont justement les premiers concernés, à savoir les salariés du commerce et leurs proches.

Par delà leurs convictions philosophiques et religieuses, les Français sont attachés au repos dominical qui n’est pas, contrairement à ce que vous prétendiez ce matin, monsieur le rapporteur, « issu de la tradition chrétienne ». C'est un acquis social accordé en 1906 par une République qui se proclamait déjà laïque, à une époque où le droit au repos et à la famille était supérieur au droit à travailler plus. C'est un progrès qui venait clore vingt-cinq ans de luttes syndicales dans le secteur des grands magasins où 45% des employés n'atteignaient pas quarante ans. Non, Monsieur le minsitre de la relance, le travail dominical n'est pas un progrès de la laïcité. La laïcité n'a jamais fait reculer les droits collectifs au nom de la neutralité religieuse. Elle a permis au contraire de construire un socle de droits et de devoirs communs à l'ensemble des citoyens en transcendant les pratiques et les normes sociétales issues des traditions religieuses pour bâtir cette société que l'on nomme République.

Le droit à profiter de sa famille et de ses amis n'a pas de prix et dépasse les inégalités de revenus. Votre proposition de loi rompt l'égalité devant cette liberté au nom d'un « volontariat » qui n'en est pas un. Anna Sam, cette ancienne caissière devenue écrivain, riche de son expérience dans les grandes surfaces, vous demande d’ « arrêter de prendre les salariés pour des idiots » : « Nous avons vécu le même phénomène avec les jours fériés » – expliquait-elle la semaine dernière au Nouvel observateur – « ceux qui travaillent à Pâques ou à la Toussaint sont la plupart du temps obligés de le faire, soit parce qu'ils y sont fortement incités par leur direction, soit parce qu'ils ont besoin de 50 euros de plus à la fin du mois ».

Ce ne sont pas les salariés les plus investis dans leur métier qui choisiront de travailler le dimanche, et vous le savez bien, ni ceux qui s'y épanouissent le plus ou qui ont le plus de temps à y consacrer. La liberté de choix est une illusion dès lors que le « volontariat » n'est rien d'autre que la contrainte économique. Les travailleurs du dimanche, ceux qui devront sacrifier leur vie familiale et sociale sur l'autel de la nécessité, ce seront les travailleurs pauvres, les chômeurs, les précaires. Les premières victimes de votre loi, ce sont eux, ; je devrais plutôt dire, ce sont elles.

En effet comment ignorer que 62 % des salariés de la grande distribution sont des femmes, souvent des mères célibataires ? Comment ignorer que 51 % d'entre elles y travaillent à temps partiel ? Comment, avec un salaire net mensuel moyen de 750 euros, pourraient-elles se permettre de refuser un jour de travail supplémentaire, fût-il le dimanche ?
Cela fait sourire le ministre !Ce texte porte un coup sévère à l'égalité entre les hommes et les femmes qui, non contentes d'occuper les emplois les moins valorisants socialement et les moins rémunérateurs, non contentes d'être davantage soumises à la précarité et à l'insécurité sociale que leurs collègues masculins, devront, en plus, renoncer à leur équilibre familial.

Comment une loi peut-elle prétendre monétiser le temps réservé à la famille ? Comment peut-on demander à des parents de choisir entre le temps consacré à leurs enfants et les moyens de les nourrir ? Combien vaut, aux yeux d'un enfant, une journée passée en famille ? Et combien coûte, à notre société, l'absence de cette famille ? On ne peut pas, d'un côté, détruire les repères qui structurent nos enfants – l'école, le tissu associatif, la famille – et, de l'autre, s'interroger sur l'abaissement de leur majorité pénale. Les pères et les mères jouent évidemment le premier rôle dans l'éducation des enfants, un rôle qui dépasse largement la simple obligation financière. Or le repos dominical est l'un des outils qui leur permet aujourd'hui de l’assumer.

Nous ne voulons pas de cette société où le plaisir individuel des uns s'imposerait au bien-être familial des autres. Nous n'en voulons pas pour les travailleurs, mais nous n'en voulons pas davantage pour les consommateurs. Les parents ont mieux à faire le dimanche que de traîner leurs enfants dans les centres commerciaux où ils pourraient succomber à la tentation de l'hyperconsommation et devront gérer la frustration de ne pas toujours pouvoir acheter ce qu’ils souhaitent. Ils ont d'autres valeurs à leur transmettre que celle de l'argent, et d'autres plaisirs à partager que celui d’acheter.

« Il ne suffit pas à l'homme de consommer pour être heureux » disait le Président de la République au début de l'année dernière, lorsqu'il présentait sa « politique de civilisation ». Voilà au moins un point sur lequel nous sommes d'accord. La crise mondiale, aux multiples composantes économiques, sociales, écologiques, est celle d'un système qui a érigé la satisfaction immédiate des plaisirs matériels en dogme, qui a creusé les inégalités, aggravé l'endettement, gaspillé nos ressources naturelles et sacrifié notre qualité de vie collective au bonheur de l'individu.

Cette crise appelle un changement de système, ce qui suppose d’en bouleverser les valeurs. Nous devons entrer dans l'ère de la consommation maîtrisée, soutenir des modes de consommation durables, en privilégiant la qualité à la quantité, l'acte d’achat raisonné à l'acte d'achat impulsif, les circuits courts de distribution à la standardisation mondialisée. Ces objectifs, qui sous-tendent la démarche entreprise par notre pays dans le Grenelle de l'environnement, ne sont pas compatibles avec le modèle du « tout grande distribution » que vous nous proposez avec le travail du dimanche.

Bien au contraire, l'ouverture généralisée des zones commerciales le dimanche suffirait à elle seule, du fait de leur consommation en électricité, à annuler les économies d'énergie réalisées par le passage à l'heure d'été, sans parler de l'essence consommée par les salariés et les clients pour se rendre dans les grands centres commerciaux situés hors des villes, de la nécessité d’élargir l'offre de transports collectifs pour les desservir, de développer de nouvelles capacités logistiques pour les livrer sept jours par semaine, sans oublier non plus la consommation des petites boutiques et des fournisseurs de services souvent présents dans ces centres commerciaux et tout aussi concernés par votre texte.

La législation actuelle satisfait l'essentiel de nos concitoyens. Grâce aux dérogations prévues, les saisonniers peuvent optimiser leur activité et les commerçants affronter les périodes de fortes demandes comme les fêtes de fin d’ année. Ceux qui le souhaitent - et vous citez les étudiants – peuvent ainsi arrondir leurs fins de mois, en particulier dans le secteur de la restauration. Pour 75% des Français, les horaires d'ouverture des lieux de vente sont aujourd'hui suffisants.

Pourquoi devrions-nous rompre ce compromis ? Vos arguments, monsieur le rapporteur, ne suffisent guère à nous convaincre du bien-fondé d’un texte aux visées purement idéologiques, rédigé sans concertation avec les organisations syndicales et patronales, sans concertation avec les élus locaux. Votre proposition n’a d’autre ambition que de remettre dans la légalité ceux qui violent nos lois, sans tenir compte des conséquences économiques, sociales, sociétales, écologiques. Pour toutes ces raisons, le groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche s’opposera à cette proposition de loi.
Pascale Crozon
Députée du Rhône