dimanche 23 novembre 2008

Obama:Les meilleurs et les plus intelligents


Les meilleurs et les plus intelligents”: c’était le surnom donné à l’équipe de John Kennedy à la Maison Blanche. Le jeune président avait voulu rassembler autour de lui les plus qualifiés, les plus diplômés, les plus doués.

Son administration fut trop brève – les fameux 1000 jours – pour que l’on puisse vraiment juger du résultat. Il y eut le fiasco de la Baie des Cochons, une gestion très habile de la crise des missiles soviétiques à Cuba, des avancées sur les droits civiques, un doigt – mais pas plus – dans l’engrenage vietnamien…

L’équipe que Barack Obama est en train de construire – ministres, mais aussi garde rapprochée à la Maison Blanche – évoque irrésistiblement les mêmes qualificatifs : the Best and the Brightest. Les diplômés des grandes universités de la côte Est y seront largement représentés, à commencer par le Président (Columbia et Harvard) et son épouse Michelle (Princeton et Harvard).

Outre les diplômes, le président élu apprécie visiblement l’expérience, et une pratique aguerrie de la politique, des négociations, et des rapports de force. Lui-même relativement nouveau venu à Washington, il ne cultive pas l’illusion que s’entourer d’outsiders (comme le fit Jimmy Carter, et dans une certaine mesure, Bill Clinton en 1993) soit le meilleur moyen de maîtriser les complexes rouages du pouvoir.


Enfin, Obama, visiblement, ne craint pas de recruter de fortes personnalités, qui, on peut s'y attendre, n’hésiteront pas à exprimer leurs points de vue, fussent-ils différents de ceux du président. Je pense à Rahm Emmanuel (chef de cabinet), Robert Gibbs (porte-parole), Phil Schiliro (chargé des relations avec le Congrès)… Sans compter, évidemment, le cabinet décrit par François dans son dernier post.


Obama a la réputation de ne pas tolérer les batailles d’egos, les guerres intestines et les psychodrames. Mais à l’évidence, il a suffisamment d’assurance et de confiance en soi pour ne pas se sentir fragilisé par de fortes têtes, réputées pour leur brio intellectuel et leur ascendant sur leurs équipes. Les intellectuels ne lui faont pas peur, et le président semble disposé à encourager le débat, et à écouter des avis critiques et divergents – toutes choses qui avaient tragiquement manqué à l’administration précédente…

Nicole Bacharan

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