dimanche 22 novembre 2009

Obama passe une première étape-clé au Sénat pour la réforme de la santé

AFP - Le Sénat américain a voté samedi en faveur du lancement formel du débat sur la réforme historique du système de santé pour étendre sa couverture à plus de 30 millions d'Américains qui en sont dépourvus, une des grandes promesses électorales du président Barack Obama.
De ce vote de procédure dépendait le sort de ce projet de loi de 2.074 pages qui fait l'objet d'une bataille acharnée avec la minorité républicaine déterminée à y faire échec.
Les démocrates devaient obtenir 60 voix sur cent pour pouvoir entamer les débats prévus à partir du 30 novembre et voter ensuite sur un texte probablement amendé qui pourra être adopté à la majorité simple. Ces débats devraient durer trois semaines.
Aux 58 sénateurs démocrates se sont joints, comme attendu, deux sénateurs indépendants, dont Joseph Lieberman, pour atteindre le nombre requis de 60. 39 républicains ont voté contre, une sénateur républicain, George Voinovich de l'Ohio, n'a pas voté.
A l'issue du vote, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs à déclaré que "le vote historique de cette nuit nous rapproche un peu plus de notre volonté de mettre fin aux abus des compagnies d'assurance, de réduire les coûts des soins médicaux, de garantir la stabilité et la sécurité de la couverture maladie à ceux qui en ont une et d'offrir une couverture de qualité à ceux qui n'en ont pas".
Les deux sénatrices démocrates qui étaient encore incertaines avaient finalement indiqué samedi qu'elles voteraient avec leur parti. Mary Landrieu (Louisiane, sud) et Blanche Lincoln (Arkansas, sud) avaient néanmoins indiqué qu'elles pourraient voter contre la loi lors de son vote formel, quand les démocrates n'auront plus besoin que d'une majorité simple.
Jeudi un autre démocrate hésitant, le sénateur Ben Nelson (Nebraska, centre) avait annoncé qu'il voterait avec son parti.
Les sièges de ces trois démocrates élus dans des Etats conservateurs sont menacés lors des prochaines élections en novembre 2010 et un vote en faveur du projet de réforme de santé pourrait leur être fatal électoralement.
Le texte prévoit notamment la mise en place d'une option publique de couverture santé pour faire concurrence aux groupes privés d'assurance.
Cette couverture médicale dont le coût est estimé à 848 milliards de dollars d'ici 2019 devrait permettre de faire des économies et de réduire ainsi le déficit budgétaire américain, de 130 milliards de dollars sur la même période.
L'adoption du projet de loi par le Sénat forcerait ce dernier et la Chambre des représentants, qui a adopté son propre texte sur la réforme le 7 novembre, à négocier un compromis.
Le Sénat et la Chambre devront ensuite voter ce texte de compromis avant de soumettre la loi à la signature du président Obama pour sa promulgation.
Les républicains s'efforcent de prolonger la bataille pour la réforme du système de santé jusqu'à l'année prochaine en espérant que la perspective des élections parlementaires de mi-mandat en novembre 2010 amènera les démocrates élus dans des Etats conservateurs à voter contre la réforme.
Le chef de la minorité républicaine Mitch McConnell a mis en garde samedi, à l'ouverture des débats au Sénat, contre l'adoption "de ce programme extrêmement coûteux à un moment où (...) nos créanciers internationaux, les Chinois, nous font la leçon sur notre dette".
Le leader de la majorité démocrate Harry Reid lui a rétorqué que les républicains avaient décidé de dépenser des milliards de dollars pour financer "une guerre non-nécessaire" en Irak sous l'ancien président George W. Bush.
La Maison Blanche avait lancé vendredi un nouvel appel aux sénateurs indécis, affirmant que le vote de la réforme du système de santé était "essentiel".
Les Etats-Unis sont le seul grand pays industrialisé démocratique à ne pas avoir d'assurance médicale universelle, laissant 36 millions d'Américains sans couverture.

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